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Ukraine : les États-Unis pensent à renforcer l’aide militaire


L’administration américaine n’exclut pas de renforcer l’aide militaire à l’Ukraine et de lui fournir des armes contre les séparatistes pro-russes, ont indiqué lundi des hauts responsables américains.

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Les États-Unis ont exclu jusqu’à présent de fournir des armes à Kiev, se limitant à une assistance militaire, comme des gilets pare-balles ou de l’équipement médical. (Photos : illustration AFP)

« Ce qui est en cours de discussion, c’est que peut-être nous devrions fournir des armes défensives, de l’équipement défensif » à l’Ukraine, a indiqué un responsable du Pentagone.

Les opinions sur le sujet dans l’administration « ont mûri », étant donné le soutien de la Russie aux séparatistes et les violations récentes du cessez-le-feu, a indiqué un autre responsable militaire. « Aucune option n’est sur la table (mais) aucune n’en est exclue. Une discussion est en cours », a de son côté déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki, lors de son point de presse quotidien.

Le New York Times dimanche avait pour la première fois évoqué le fait que l’administration Obama envisageait de fournir des armes à l’Ukraine, alors que jusqu’à présent elle s’y était opposée. Lundi, Michèle Flournoy, ancienne numéro 3 du Pentagone, l’ancien ambassadeur à l’Otan Ivo Daalder et d’autres experts proches de la Maison Blanche ont pris position publiquement en faveur de la livraison d’armes « défensives » à l’Ukraine.

L’Ouest doit « augmenter les risques et les coûts » que représenteraient une nouvelle offensive pour la Russie, selon un rapport signé par ces personnalités. « Cela signifie fournir une assistance militaire directe, dans des montants largement supérieurs à ceux fournis jusqu’à présent, et comprenant des armes défensives +mortelles+, pour que l’Ukraine puisse mieux se défendre par elle-même », selon le rapport.

Celui-ci recommande de fournir 1 milliard de dollars d’armement dès 2015, dont beaucoup d’équipements type radars anti-artillerie, drones, outils de brouillage électronique, mais aussi des missiles anti-véhicules blindés, destinés à dissuader toute nouvelle offensive russe. Le secrétaire d’État John Kerry est attendu à Kiev cette semaine.

« Nous continuons de voir quelle est la meilleure manière de soutenir l’Ukraine. Notre objectif reste d’aboutir à une solution par des voies diplomatiques. Et nous examinons en permanence d’autres options qui pourraient permettre de faire place à une solution négociée de la crise », a argumenté Jennifer Psaki, lisant un communiqué calibré au millimètre. « Nous nous réservons le droit d’envisager toute une gamme d’options », a-t-elle encore souligné, avançant le même argumentaire développé il y a des mois par Washington sur l’opportunité ou non d’armer l’opposition en Syrie.

Les États-Unis accusent la Russie d’armer les rebelles, ce que Moscou dément, mais ils ont exclu jusqu’à présent de fournir des armes à Kiev, se limitant à une assistance militaire, comme des gilets pare-balles, de l’équipement médical et des radars.

Très critique contre Moscou sur la crise ukrainienne, Washington fait toutefois tout pour ne pas envenimer davantage ses relations avec la Russie. « Je ne pense pas que quiconque veuille d’une guerre par procuration avec la Russie. Ce n’est pas l’objectif. Notre objectif est de changer le comportement de la Russie. C’est pour cela que nous avons mis en place des sanctions », a expliqué la porte-parole du département d’État.

AFP