L’Ukraine a admis ce dimanche être en position défensive sur le front de l’Est face aux forces russes, Vladimir Poutine assurant pour sa part que la contre-offensive de l’armée ukrainienne, lancée en juin, n’avait pas remporté « de succès ».
Ces déclarations interviennent alors que l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire expire lundi soir.
Depuis Kiev, la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar a reconnu que l’armée ukrainienne était « sur une position de défense » dans l’est du pays. « Pendant deux jours d’affilée, l’ennemi a attaqué activement dans le secteur de Koupiansk, dans la région de Kharkiv », a-t-elle déclaré dimanche. « De féroces combats ont lieu, et des positions (…) changent plusieurs fois par jour ».
Kiev a admis livrer des batailles difficiles et a appelé ses alliés à fournir plus d’armes et d’artillerie à longue portée. Mais la vice-ministre a fait valoir que les forces ukrainiennes « avançaient progressivement » près de Bakhmout, une ville de 70 000 habitants avant le conflit, tombée sous contrôle russe en mai après des affrontements extrêmement meurtriers, débutés à l’été 2022.
« À Bakhmout même, nous bombardons l’ennemi, et l’ennemi nous bombarde », a déclaré Ganna Malyar. « La situation s’est quelque peu intensifiée à l’Est « , a-t-elle néanmoins souligné.
« L’ennemi n’a pas obtenu de succès »
De son côté, Vladimir Poutine a estimé que la contre-offensive de l’armée ukrainienne n’avait pas remporté de « succès ». « Toutes les tentatives de l’ennemi de percer notre défense (…), notamment en utilisant des réserves stratégiques, n’ont pas réussi pendant toute la période de l’offensive. L’ennemi n’a pas obtenu de succès », a affirmé Vladimir Poutine.
S’exprimant dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1, diffusée dimanche, il a jugé que la situation était « positive » pour les forces russes sur le front. « Nos troupes se conduisent de façon héroïque. De manière inattendue pour l’adversaire, elles passent même à l’offensive dans certains secteurs et capturent des positions plus avantageuses », a-t-il assuré.
Menée depuis juin avec le soutien d’armes lourdes livrées par l’Occident, la contre-offensive ukrainienne progresse lentement face aux troupes russes qui ont le temps d’établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, et disposent toujours d’une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes.
Dimanche, l’état-major ukrainien a affirmé que des opérations offensives en direction de Melitopol et Berdiansk, deux villes occupées par la Russie dans le sud de l’Ukraine, se poursuivaient. La Russie a annoncé de son côté dimanche avoir neutralisé au moins dix drones ukrainiens, lancés en Crimée annexée près de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire régulièrement ciblé par ce type d’attaques.
L’accord céréalier expire lundi
Alors que l’accord sur les céréales ukrainiennes expire lundi, Vladimir Poutine n’a pas encore dit si la Russie le renouvellerait. Le président russe avait affirmé samedi que le principal objectif de l’accord n’avait pas été atteint, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa.
« Vladimir Poutine a souligné que les obligations fixées dans le mémorandum Russie-ONU sur la levée des obstacles pour l’exportation des produits alimentaires et engrais russes ne sont toujours pas remplies », a indiqué le Kremlin.
« Le principal objectif de l’accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n’est pas réalisé », a indiqué la présidence russe dans un communiqué rapportant cette conversation entre Poutine et Ramaphosa.
Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, médiateur entre Kiev et Moscou, a assuré que Vladimir Poutine était « d’accord » pour prolonger cet accord vital sur les céréales ukrainiennes. Mais le Kremlin a nié avoir fait toute déclaration à ce sujet.
Signé en juillet 2022 à Istanbul et déjà reconduit à deux reprises, l’accord expire lundi soir à minuit à Istanbul (23 h heure luxembourgeoise). Il a permis sur l’année écoulée de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens en dépit du conflit.