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Ukraine : frappes sur Odessa, une raffinerie détruite selon Moscou


Un épais nuage noir a recouvert le ciel d'Odessa. Photo AFP

Une série de frappes a atteint dimanche matin Odessa, principal port de l’Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, ont constaté des journalistes, la Russie disant avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburants.

« Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a indiqué à Moscou le ministère russe de la Défense dans son point quotidien.

Ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes dans la direction de la ville de Mykolaïv, plus à l’est, a-t-il précisé.

À la suite de ces explosions, survenues vers 06 heures, plusieurs énormes colonnes de fumée noire et des flammes s’élevaient au-dessus d’une zone industrielle, à Odessa.

Il s’agit d’une attaque de roquettes qui n’a pas fait de victime, a affirmé dans un communiqué un officier du commandement régional Sud, Vladislav Nazarov.

« La région d’Odessa fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi. L’ennemi poursuit sa pratique sournoise de frapper des infrastructures sensibles », a-t-il déclaré, réitérant l’interdiction de toute publication sur la localisation ou les dégâts des frappes.

« Les nazis russes ont effectué une frappe de missiles, dont certains ont été abattus par la défense antiaérienne ukrainienne », avait auparavant indiqué la ville d’Odessa dans un communiqué.

Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, a écrit sur son compte Telegram : « Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres ».

Cette ville historique a jusqu’à présent été relativement épargnée par les combats. Il s’agit de la première frappe à atteindre la ville intra muros depuis le 21 mars.

Cette attaque intervient alors que le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, est attendu « très bientôt » à Odessa, ont annoncé ses services dimanche matin.

« Le ministre arrivera très bientôt à Odessa. Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et compte discuter avec eux de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire », selon le ministère.

À Odessa, Dendias rencontrera également des membres de la communauté grecque de la ville et prévoit de rouvrir le consulat grec.

Toute la côte orientale du pays, de la presqu’île de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, jusqu’aux républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk dans la région du Donbass (Est), est occupée par les forces russes, à l’exception d’une partie de la ville de Marioupol, où elles se heurtent toujours à la résistance de l’armée ukrainienne.

Kiev et le Nord

Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense.

Les forces russes se redéploient vers l’Est et le Sud dans le but de « garder le contrôle » des territoires qu’elles y occupent déjà, a confirmé l’Ukraine.

Plus d’un mois après le lancement de l’invasion russe, les localités d' »Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a affirmé samedi Ganna Maliar.

L’Ouest et le centre

Dans la nuit de vendredi à samedi, des infrastructures ont été frappées Dnipro ainsi qu’à Krementchouk (centre), siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence du pays, tandis que le ministère russe de la Défense a annoncé samedi avoir détruit avec « des armes de haute précision » des dépôts d’essence et de carburant diesel de la raffinerie.

Bilan humain

Aucun bilan précis et récent des victimes civiles n’est disponible, mais il atteint à l’évidence – et a minima – plusieurs milliers.

Sur le plan militaire, les fourchettes sont extrêmement larges. La Russie a reconnu la semaine passée la mort de 1.351 soldats pour 3.825 blessés, premiers chiffres depuis plus de trois semaines.

Les sources occidentales parlent à l’unisson de plusieurs milliers de morts côté russe, Kiev allant même jusqu’à 12.000.

Côté ukrainien, le président Volodymyr Zelensky a évoqué le 12 mars « environ 1.300 » militaires tués. Un chiffre là aussi peu significatif.

Réfugiés et déplacés

Le conflit a déjà contraint plus de 4,1 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, selon l’ONU.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer, soit en traversant la frontière pour se réfugier dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

L’ONU estime à près de 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.