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Ukraine : des milliers de séropositifs en attente de médicaments


Des antirétroviraux (ARV) sur une étagère dans la pharmacie de la clinique Ubuntu, en Afrique du Sud, en 2010. (Photo DR)

Les médicaments sont déjà payés et l’ONG Médecins sans Frontières s’est engagée à les acheminer et à superviser les traitements.

Quelque 8 000 séropositifs dans l’est de l’Ukraine risquent d’être confrontés à une importante pénurie de médicaments dans un mois en raison du blocus frappant la zone avec le conflit entre Ukrainiens et prorusses, a mis en garde dimanche un responsable de l’ONU. Ces malades ont besoin à la fois d’antirétroviraux et de produits de substitution à l’héroïne, comme la méthadone, actuellement bloqués aux postes de contrôle de l’armée régulière ukrainienne ou tenus par les rebelles prorusses.

Les patients «sont pris dans le feu croisé entre le gouvernement ukrainien et les combattants prorusses», a indiqué à Michel Kazatchkine, envoyé spécial de l’ONU pour le sida en Europe orientale et Asie centrale, à l’ouverture de la 8ème conférence sur la pathogenèse du VIH qui se tient jusqu’à mercredi à Vancouver (ouest du Canada). Pour régler ce problème urgent, «j’appelle les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la Russie et l’Ukraine à agir», a-t-il déclaré.

L’urgence se porte principalement sur la région du Donbass, et les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Un quart des personnes atteintes par le virus du sida en Ukraine habitaient autrefois dans ces zones, mais des milliers ont fui, a souligné Michel Kazatchkine.

Les 8 000 restés sur place sont principalement dépendants à la drogue et sont traités par opioïde en substitution à leur prise de drogue, et sont également traités par des antirétroviraux pour le VIH. D’ici à la mi-août, les stocks seront épuisés, a-t-il indiqué. Les médicaments sont déjà payés et l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) s’est engagée à les acheminer et à superviser les traitements.

Jusqu’ici, la coopération entre le gouvernement et la société civile en Ukraine avait permis de lutter efficacement contre la propagation du VIH, mais, selon le responsable de l’ONU, toute cette avancée «est mise en danger» par le conflit armé, la crise économique et le retrait des ONG.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’Ukraine comptait officiellement début 2014 quelque 234 000 séropositifs de plus de 15 ans, et faisait face à la pire épidémie du sida en Europe.

LQ/AFP