La Russie a procédé lundi à une attaque « massive » de drones dans la région ukrainienne d’Odessa, selon les autorités ukrainiennes, endommageant des infrastructures à quelques heures de pourparlers russo-turcs prévus en Russie sur une reprise de l’accord céréalier.
De son côté, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a annoncé lundi avoir remis sa démission au Parlement, au lendemain de l’annonce de son remplacement par le président Volodymyr Zelensky, après plusieurs scandales de corruption au sein du ministère sur fond de l’invasion russe.
Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan retrouve à Sotchi (Sud-Ouest de la Russie) son homologue russe Vladimir Poutine afin de discuter d’une reprise à temps pour la récolte d’automne de cet accord dont Moscou est sorti en juillet. Négocié sous l’égide de l’Onu, il vise à protéger les exportations céréalières via les ports ukrainiens sur la mer Noire.
M. Erdogan, un des rares dirigeants au sein de l’Otan à préserver de bonnes relations avec M. Poutine, espère faire de ces entretiens un tremplin en vue de négociations de paix plus larges entre Kiev et Moscou, alors que l’Ukraine se trouve en pleine contre-offensive.
Dans la région méridionale d’Odessa, déjà visée par une autre attaque durant la nuit précédente, le gouverneur local Oleg Kiper a annoncé lundi matin sur Telegram que « dix-sept drones ont été abattus par nos forces de défense aérienne ».
« Dans plusieurs localités du district d’Izmaïl, des entrepôts et des bâtiments de production, des machines agricoles et des équipements d’entreprises industrielles ont été endommagés », a-t-il ajouté précisant que l’attaque s’est déroulée pendant trois heures et demie et n’a fait ni victime ni blessé.
Le port d’Izmaïl sur le Danube, proche de la Roumanie membre de l’Otan, est devenu un passage d’importance pour les exportations ukrainiennes depuis le retrait russe de l’accord céréalier mi-juillet.
« Importante attaque nocturne »
Le Commandement opérationnel pour le Sud de l’Ukraine a décrit de son côté une « importante attaque nocturne » conduite au moyen de drones contre « des infrastructures civiles de la zone du Danube ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, des engins russes avaient frappé des sites industriels sur le Danube, avait indiqué le bureau du procureur général de l’Ukraine.
L’armée russe avait dit de son côté avoir effectué un raid à l’aide de ces appareils contre « des dépôts de carburant utilisés pour ravitailler les équipements militaires de l’armée ukrainienne dans le port de Reni », également situé dans la région d’Odessa.
Parallèlement, l’Ukraine a revendiqué lundi des gains limités sur le front Sud et la reprise de trois km2 près de Bakhmout (Est).
A Kiev, les autorités ont elles fait état d’une nouvelle alerte à la bombe reçue pour toutes les écoles de Kiev, trois jours après la première, le jour de la rentrée scolaire le 1er septembre, qui s’était avérée fausse.
Lundi, Moscou a par ailleurs affirmé avoir détruit en mer Noire quatre vedettes militaires rapides transportant des soldats ukrainiens, quelques jours après avoir dit avoir fait de même contre quatre bateaux des forces spéciales de Kiev.
« Dans la partie nord-ouest de la mer Noire, (…) l’aviation navale de la Flotte de la mer Noire a détruit quatre vedettes militaires rapides +Willard Sea Force+ de fabrication américaine (transportant) des groupes de débarquement des Forces armées de l’Ukraine », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Les bateaux ukrainiens voyageaient dans la nuit de dimanche à lundi en direction du cap Tarkhankout situé dans l’Ouest de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014, a ajouté le ministère sans fournir davantage d’informations.
La Défense russe avait dit mercredi avoir détruit quatre vedettes militaires de Kiev qui transportaient au total jusqu’à 50 membres des forces spéciales.
Le 24 août, l’Ukraine s’était félicitée d’avoir mené une rare opération commando en Crimée et d’y avoir hissé le drapeau national, avant de repartir « sans pertes » selon le renseignement militaire ukrainien.
Lundi également, Moscou a dit avoir abattu un drone ukrainien au large de la Crimée ainsi qu’un second appareil dans la région russe de Koursk, frontalière de l’Ukraine. Les attaques de drones contre le territoire russe et la Crimée se sont multipliées ces dernières semaines.