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UE : accord pour renforcer l’agence européenne pour l’asile


Les demandes d'asile en 2020 ont baissé de 32% par rapport à 2019. (Photo : AFP)

Les eurodéputés et les représentants des 27 sont parvenus mardi à un accord sur le renforcement de l’agence européenne pour l’asile, qui doit apporter une assistance accrue aux États membres et permettre une plus grande « convergence » entre leurs régimes d’asile.

Le règlement, qui doit être encore formellement adopté par le Parlement et le Conseil, prévoit de transformer l’actuel Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) en une Agence de l’UE pour l’asile.

Il facilite notamment le déploiement d’experts dans les pays de l’UE qui demandent du soutien, notamment en cas de pression migratoire, en prévoyant une réserve de 500 experts, « comprenant des interprètes, des gestionnaires de dossiers ou des spécialistes de l’accueil ».

La nouvelle agence fera appel en cas de besoin à ces experts, détachés par les États membres.

« L’agence fera une différence tangible pour les procédures d’asile, en permettant d’améliorer la protection des individus et de remédier aux lacunes afin de renforcer la convergence entre les régimes d’asile des États membres », a estimé le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, saluant cet accord comme « un premier élément essentiel » du Pacte sur la migration et l’asile présenté par l’exécutif européen en septembre pour réformer le système actuel.

« Nous avons besoin que les décisions en matière d’asile soient prises de manière rapide et équitable et qu’elles présentent le même niveau élevé de qualité partout en Europe », a également commenté la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.

L’EASO disposait en 2021 d’un budget de 142 millions d’euros et emploie quelque 500 personnes. Des équipes sont présentes à Chypre, en Grèce, en Italie, à Malte et en Espagne.

Selon le rapport annuel de l’agence publié également mardi, confirmant une tendance d’un rapport d’étape en février, les demandes d’asile en 2020 ont baissé de 32% par rapport à 2019, en raison des restrictions de circulation liées à la pandémie, pour s’établir à 485 000, ce qui représente leur plus bas niveau depuis 2013.

Trois pays concentrent les deux tiers des demandes d’asile

« Nous savons qu’il y a toujours un nombre record de personnes ayant besoin d’une protection internationale dans le monde, mais elles n’ont tout simplement pas pu se rendre en Europe », a commenté la directrice de l’EASO, Nina Gregori, en présentant le rapport.

 Les deux tiers des demandes d’asile ont été déposées dans trois pays : Allemagne (122 000), France (93 000) et Espagne (89 000).

Et 42% des demandeurs ont reçu une forme de protection internationale leur conférant le droit de rester dans l’UE.

Certains pays de l’est de l’UE ont enregistré une hausse des demandes d’asile, mais en Hongrie, pays hostile à l’immigration, elles ont diminué de trois quarts.

Les demandeurs d’asile viennent principalement de Syrie, d’Afghanistan, du Venezuela, de Colombie, d’Irak, du Pakistan, de Turquie, du Nigeria et de Somalie.

Les réinstallations dans l’UE de réfugiés installés dans un pays tiers ont aussi diminué de plus de moitié. Et les restrictions liées à la pandémie ont fait baisser le nombre de retours des migrants déboutés du droit d’asile vers leur pays d’origine.

AFP/LQ