Les ministres des Affaires européennes de l’UE ont approuvé mardi l’octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine, une décision qui devrait être formellement endossée par les dirigeants lors d’un sommet jeudi, ont déclaré des sources diplomatiques.
Cet aval officiel marquera la première étape d’un long processus d’adhésion pour ce pays des Balkans. Il intervient une semaine après un sommet à Tirana lors duquel l’UE a réaffirmé son attachement au processus d’élargissement en faveur des Balkans occidentaux.
La Commission européenne avait recommandé en octobre aux États membres d’accorder ce statut à ce pays de 3,5 millions d’habitants miné par la pauvreté et l’instabilité politique, qui est confronté à des menaces sécessionnistes.
Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, avait souligné la nécessité d' »insuffler une dynamique positive », notant que la guerre en Ukraine donnait une « nouvelle signification géopolitique » à l’élargissement, « un investissement à long terme dans la paix, la prospérité et la stabilité pour notre continent ».
De son côté, le commissaire à l’Élargissement Oliver Varhelyi avait invité les dirigeants de Bosnie-Herzégovine « à tirer le meilleur parti de cette occasion historique et à mettre rapidement en oeuvre les mesures recensées dans (la) recommandation » de la Commission.
Celle-ci a fixé 14 priorités pour des réformes, « la clé de l’ouverture des négociations d’adhésion ».
Deux entités et pas le même soutien populaire
La Bosnie est divisée entre une entité serbe, la Republika Srpska, et une fédération croato-musulmane, reliées par un faible pouvoir central souvent paralysé.
Ce système politique complexe est hérité des accords de paix de Dayton qui ont mis fin à la guerre intercommunautaire dans laquelle 100.000 personnes ont été tuées entre 1992 et 1995.
Dans un sondage réalisé en août, plus de 90% des habitants de l’entité croato-musulmane déclaraient soutenir l’adhésion du pays à l’UE, contre 54,5% dans l’entité serbe.
Dans son évaluation en octobre, la Commission européenne avait souligné l’insuffisance ou l’absence de réformes dans ce pays, en matière d’Etat de droit notamment.
La reconnaissance du statut de candidat n’est que le début d’un long processus. L’étape suivante, nécessitant également l’unanimité des Vingt-Sept, est l’ouverture de négociations officielles d’adhésion, qui prennent du temps, car les pays candidats doivent intégrer dans leur droit national un grand nombre d’actes législatifs européens.