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Typhon au Japon : 11 morts, des centaines de blessés et un pays à l’arrêt


Les dégâts du typhon Jebi sont considérables. (photo AFP)

Onze morts, des centaines de blessés, de nombreux dégâts matériels et le chaos à l’aéroport du Kansai (Osaka) qui pourrait rester fermé une semaine entière : le typhon Jebi qui a balayé le Japon restera dans les annales, même s’il est loin d’être le plus meurtrier.

Ce 21e cyclone de la saison a laissé dans son sillage des maisons en tout ou partie détruites, des poteaux à terre, des arbres arrachés, des toitures envolées (comme à la gare de Kyoto), des grues affaissées ou des véhicules accidentés. L’aéroport Kix, situé en mer sur une île artificielle au large d’Osaka, a été inondé et fermé, avec 3 000 passagers et plusieurs centaines d’employés bloqués à l’intérieur car le pont reliant les installations à la terre ferme a été endommagé par un pétrolier qui s’y est encastré. Ils ont passé la nuit dans les terminaux, sans électricité ni air conditionné, par une chaleur étouffante, avant d’être évacués par ferry et bus dans la journée.

Les opérations devraient se poursuivre jeudi, a précisé lors d’une conférence de presse dans la soirée un responsable de l’aéroport. Il n’était pas en mesure de préciser quand Kix, le troisième aéroport le plus fréquenté de l’archipel après ceux de Tokyo (Haneda et Narita), avec 400 vols et 78 000 passagers par jour en moyenne, pourrait rouvrir au vu de l’ampleur des dégâts. Mais d’après des informations de l’agence de presse Kyodo, cela pourrait prendre une semaine.

Cette infrastructure joue également un rôle important dans le transport de marchandises : environ 10% des exportations japonaises transitent par elle, selon Yusuke Ichikawa, économiste de l’institut de recherche Mizuho. Au total, plus de 355 entreprises y sont implantées, employant quelque 17 000 personnes.

Une première depuis 1993

Le typhon Jebi, dont les vents dans la partie centrale dépassaient 160 km/h et près de 220 km/h en périphérie, a traversé mardi l’archipel du sud-ouest au nord, s’affaiblissant en bout de course. Il était classé dans la catégorie des typhons « très puissants », lesquels touchent assez rarement de façon directe le Japon. C’est le premier de ce type accostant sur l’archipel depuis 1993. Ce ne fut cependant pas, loin s’en faut, le pire de la décennie: en octobre 2013, le cyclone Wipha avait tué 43 personnes, tandis que 82 morts et 16 disparus avaient été enregistrés à la suite du passage d’un autre typhon, Talas, en septembre 2011, année aussi marquée par le séisme et le tsunami de mars.

Dans tout le pays, les compagnies aériennes, qui avaient renoncé à environ 800 vols mardi, en ont encore annulé autour de 160 mercredi, selon les chiffres compilés par la NHK.

Jusqu’à 2,4 millions de foyers et bâtiments divers ont été privés d’électricité mais le courant a été rétabli pour la plupart dans la journée. Des recommandations et ordres d’évacuation, pas toujours suivis, ont été donnés à 1,2 million de personnes, et 16 000 d’entre elles ont passé la nuit dans des refuges, selon l’agence de presse Jiji. La suspension par précaution, mardi toute la journée, de nombreuses liaisons ferroviaires dans l’ouest a incité des entreprises à demander à leurs salariés de rester chez eux et des magasins à fermer.

Le trafic routier était devenu quasi impossible, les poids lourds se trouvant incapables de résister à la force des vents, et les véhicules légers étant traînés sur des dizaines de mètres ou retournés. Si l’archipel est régulièrement secoué par des intempéries, cette année a été particulièrement difficile. Il y a deux mois, des pluies record dans le sud-ouest ont provoqué des inondations inédites et des éboulements, qui ont tué quelque 220 personnes, avant une vague de chaleur elle aussi meurtrière.

LQ/AFP