Les autorités turques ont entamé des démarches pour naturaliser 2.000 familles syriennes qui ont fui leur pays en guerre pour la Turquie, a indiqué jeudi le gouverneur d’Istanbul, une mesure inédite qui suscite un vif débat.
«Les dossiers de (…) 2 000 familles ont été complétés et envoyés au ministère (de l’Intérieur) pour être traités», a déclaré Vasip Sahin. «Evidemment, après cela, notre ministère décidera, après évaluation, à combien d’entre eux il donnera ou pas la citoyenneté», a-t-il ajouté. Le président Recep Tayyip Erdogan avait annoncé début janvier qu’une partie des réfugiés syriens et irakiens vivant en Turquie allaient être naturalisés, mais n’avait alors pas précisé le nombre de personnes qui pourraient bénéficier de cette mesure.
M. Erdogan avait une première fois évoqué un projet de naturalisation l’été dernier, provoquant des manifestations de rejet et une flambée de commentaires xénophobes sur les réseaux sociaux. L’opposition politique y avait alors vu une manoeuvre visant à élargir la base électorale du président au moment où celui-ci veut faire passer une réforme contestée de la Constitution pour renforcer ses prérogatives qui sera soumise à référendum le 16 avril.
«Pour éviter qu’il y ait des interrogations, nous n’accorderons pas de citoyenneté avant le référendum», a toutefois précisé le vice-Premier ministre Veysi Kaynak, après l’annonce de M. Sahin. La Turquie affirme accueillir quelque trois millions de réfugiés, dont 2,7 millions de Syriens ayant fui leur pays en guerre. Moins de 10% d’entre eux vivent dans des camps. Dans sa déclaration télévisée jeudi, le gouverneur d’Istanbul a affirmé que la métropole accueille 540 000 Syriens.
Le Quotidien/AFP