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Turquie : plus de 700 personnes suspectées de liens avec Gülen arrêtées


Les autorités accusent le prédicateur d'avoir créé un "État parallèle" dans l'objectif de renverser le gouvernement d'Erdogan et d'avoir été le cerveau du putsch manqué. (photo AFP)

Plus de 700 personnes soupçonnées de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, ont été arrêtées mardi à travers la Turquie, a annoncé le parquet d’Ankara.

« 729 arrestations ont eu lieu », a déclaré le parquet, qui a envoyé dans la matinée aux autorités locales de 75 des 81 provinces de Turquie les noms de 1 112 personnes soupçonnées de liens avec la confrérie guléniste.

Le parquet avait indiqué plus tôt avoir envoyé cette liste en lien avec une enquête sur la fuite du sujet d’un examen d’entrée dans la police en 2010, imputée aux réseaux gulénistes. « Nous ne pouvons pas savoir si les personnes dont nous avons envoyé les noms vont être simplement convoquées pour une déposition ou arrêtées », a précisé une source judiciaire. « A Ankara, nous avons arrêté 45 personnes, mais nous ne savons pas ce qui sera décidé dans les autres provinces », a ajouté cette source.

Purges à un rythme soutenu

Ce nouveau coup de filet, l’un des plus importants de ces derniers mois, survient alors que les purges lancées après le putsch manqué du 15 juillet 2016 se poursuivent à un rythme soutenu, avec des dizaines, voire des centaines d’arrestations hebdomadaires.

Le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu avait prévenu dimanche qu’une « nouvelle opération d’envergure » était en préparation contre les gulénistes. « Nous les éradiquerons de ce pays », avait-il déclaré. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis le putsch manqué et plus de 140 000 limogées ou suspendues. Les autorités turques accusent Gülen d’avoir créé un « État parallèle » dans l’objectif de renverser le gouvernement turc et d’avoir été le cerveau de la tentative de coup d’État de 2016. Mais le prédicateur, qui réside depuis une vingtaine d’années aux États-Unis, nie catégoriquement tout lien avec ces faits.

LQ/AFP