Le procès des responsables présumés de la catastrophe minière de Soma (ouest) en mai 2014, la plus meurtrière de l’histoire de la Turquie avec 301 morts, s’ouvrira le 13 avril devant un tribunal d’Akhisar (ouest), ont rapporté lundi les médias.
Les témoignages de nombreux mineurs et plusieurs rapports techniques ont mis en évidence une série de manquements élémentaires aux règles de sécurité. (Photos : archives AFP)
Dans leur dernier réquisitoire adressé au tribunal, les procureurs d’Akhisar ont requis des peines de 301 fois, le nombre de victimes, vingt à vingt-cinq ans de réclusion criminelle contre huit responsables de l’entreprise Soma Komur, accusés d’homicide volontaire, a précisé l’agence de presse Dogan.
Le parquet avait initialement demandé la prison à perpétuité contre ces hauts dirigeants. Trente-sept autres salariés de la compagnie poursuivis pour « homicides involontaires » risquent, eux, entre deux et quinze ans de prison, selon l’agence qui cite le vice-président du barreau de la province de Manisa, Serhan Celik.
Pour permettre d’accueillir les familles des nombreuses victimes, le procès se déroulera au centre culturel d’Akhisar, spécialement aménagé pour l’occasion. Le 13 mai 2014, l’explosion puis l’effondrement à la mi-journée d’un des puits de la mine de charbon de Soma ont provoqué le décès de 301 mineurs, victimes pour la plupart d’intoxication au monoxyde de carbone.
Les témoignages de nombreux mineurs et plusieurs rapports techniques ont mis en évidence une série de manquements élémentaires aux règles de sécurité, notamment un manque de détecteurs de monoxyde de carbone. L’entreprise exploitante Soma Komur, accusée d’avoir sacrifié la sécurité de ses ouvriers au profit d’une course au rendement, a nié toute responsabilité dans l’accident.
Cette catastrophe avait nourri la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd’hui président, accusé d’indifférence envers les victimes. Malgré les mesures d’urgence adoptées par le gouvernement en faveur de la sécurité et des conditions de travail des mineurs, plusieurs nouveaux accidents se sont produits dans les mines de Turquie depuis cette catastrophe.
Le 28 octobre, l’inondation accidentelle d’une galerie dans une mine de charbon d’Ermenek (sud) a ainsi provoqué la mort de 18 mineurs. La Turquie figure au troisième rang mondial de la mortalité au travail, selon l’Organisation internationale du travail (OIT).
AFP