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Turquie : le chef du PKK appelle l’UE et les USA à aider à faire la paix


Le chef des rebelles kurdes, Cemil Bayik, a exhorté l'Union européenne et les Etats-Unis à lancer une initiative de paix pour mettre fin à la "guerre civile" en Turquie. (photo AFP)

Le chef des rebelles kurdes, Cemil Bayik, a exhorté l’Union européenne et les Etats-Unis à lancer une initiative de paix pour mettre fin à la « guerre civile » en cours selon lui en Turquie du fait de la ligne politique adoptée par Ankara.

« Nous ne voulons plus nous battre, nous voulons des solutions politiques et pour cela nous avons besoin d’un facilitateur pour faire la paix, une tierce partie », a déclaré le dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’édition dominicale du quotidien allemand Bild.

« C’est la raison pour laquelle nous demandons aux Etats-Unis ou à l’Allemagne, en tant que membre de l’UE, d’endosser ce rôle », a-t-il ajouté, interrogé depuis son quartier-général des monts Kandil, dans l’extrême nord du Kurdistan irakien.

Le PKK figure actuellement sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis et de l’UE. Mais aux yeux de M. Bayik cette situation doit changer compte tenu du rôle joué par les Kurdes dans la lutte contre l’organisation jihadiste Etat Islamique en Irak et en Syrie.

« L’heure est venue de retirer entièrement le PKK de la liste des organisations terroristes », a estimé son chef, considéré comme un modéré du mouvement.

Il s’est inquiété de la tournure prise par le conflit avec les forces armées turques.

« Des chars, de l’artillerie et des hélicoptères sont déployés dans le sud de la Turquie contre la population civile kurde, il s’agit de la pire situation qu’on ait connue depuis des décennies », a déclaré le dirigeant du PKK.

« Le gouvernement turc dit que cette guerre durera jusqu’à ce que tous les combattants kurdes soient tués ou se rendent, c’est la raison pour laquelle je dis qu’en effet, nous les Kurdes, sommes à nouveau en guerre civile avec la Turquie », a-t-il ajouté.

En 2012, l’ouverture de discussions entre Ankara et Abdullah Öcalan a nourri l’espoir d’une fin du conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Mais le 20 juillet dernier, un attentat suicide attribué au groupe Etat islamique (EI), qui a tué 32 militants prokurdes à Suruç, à la frontière syrienne, a sonné le glas du cessez-le-feu.

Une branche du PKK y a répondu en revendiquant l’assassinat de deux policiers, une « action punitive » contre la Turquie accusée de soutenir les jihadistes. En retour, Ankara a lancé une offensive contre le PKK et depuis, le sud-est à majorité kurde de la Turquie a replongé dans la violence.

AFP