Des centaines d’élèves sont retournés en classe sous haute surveillance lundi dans l’école suédoise où un assaillant aux motivations racistes avait tué deux personnes d’origine étrangère à coups de sabre fin octobre.
De nombreux enfants de l’école Kronan située dans un quartier populaire de Trollhättan, une ville industrielle du sud-ouest, ont été accompagnés par leurs parents traumatisés. Les accès à l’établissement ont été fermés pendant les cours et les entrées filtrées, chose inhabituelle et presque incongrue dans un pays qui n’avait pas connu de semblable tragédie depuis plus d’un demi-siècle.
Aux abords de l’école demeuraient les fleurs et les chandelles déposées depuis le 22 octobre, a rapporté la radio publique SR. « Nous avons laissé notre fille à l’école mais notre cœur nous disait de ne pas le faire », a témoigné un père, Ohmet Sedicki, sur les ondes.
« Reprendre une vie normale »
Enseignants et encadrants de Kronan devaient consacrer une grande partie de la semaine à diriger des groupes de parole et à mettre en place un soutien pour les élèves choqués. « Le plus important est que nous, les adultes, soyons là pour répondre aux besoins et aux questions des enfants. Nous allons les aider à reprendre une vie normale », a expliqué Birgitta Lundskog, une responsable des affaires scolaires de la commune.
Armé d’un sabre et d’un grand couteau, le tueur, qui portait aussi un long manteau noir, un casque de soldat de la Wehrmacht et un masque rappelant celui de Dark Vador dans la Guerre des étoiles, avait fait irruption pendant les cours du matin en parcourant les couloirs et les salles de classe à la recherche de victimes. Anton Lundin-Pettersson, 21 ans, a tué un éducateur de 20 ans et un élève de 17 ans. Il a également blessé un enseignant et un élève de 15 ans, avant d’être abattu par la police. Ses quatre victimes étaient d’origine étrangère.
Natif de Trollhättan, ce garçon solitaire fasciné par les films de guerre et les romans de Stephen King affichait sur les réseaux sociaux sa farouche hostilité à l’islam et à l’immigration, publiant notamment des vidéos à la gloire du Troisième Reich.
AFP/A.P