Fin de la chasse à l’homme dans le Maine : l’auteur présumé de l’une des pires tueries de ces dernières années aux États-Unis (18 morts) a été retrouvé mort vendredi soir après s’être probablement suicidé avec une arme à feu.
« Il est mort (…) La police de l’État du Maine a localisé le corps », a indiqué la gouverneure du Maine, Janet Mills, lors d’une conférence de presse tard vendredi soir, sonnant la fin de deux jours d’angoisse et de confinement pour les habitants la petite ville de Lewiston.
Robert Card, 40 ans et réserviste de l’armée, semble s’être suicidé avec une arme à feu, d’après Michael Sauschuck, responsable de la sécurité publique du Maine. Les autorités ont indiqué ne pas être en mesure de dire quand le suspect a mis fin à ses jours.
Mercredi soir, armé d’un fusil semi-automatique, cet homme avait ouvert le feu dans un bowling de Lewinston, puis une dizaine de minutes plus tard, dans un bar-restaurant de cette ville de 36 000 habitants, tuant 18 personnes et faisant 13 blessés.
Le corps de Robert Card a été retrouvé à 19 h 45 (01 h 45 heure luxembourgeoise) près d’une rivière à Lisbon Falls, à une vingtaine de minutes de la ville de Lewiston où s’est déroulée la tuerie. Sa voiture avait été retrouvée dans les environs.
Dans la soirée à Lisbon Falls, des routes menant à la rivière Androscoggin étaient bloquées par la police.
« Ce soir, les habitants du Maine peuvent pousser un soupir de soulagement », a réagi sur X (anciennement Twitter) la sénatrice du Maine Susan Collins, qui a dit avoir été prévenue par le président Joe Biden « que l’auteur de ces attaques abominables à Lewiston avait été retrouvé ».
En fin d’après-midi et alors que le suspect n’avait toujours pas été localisé, les autorités locales avaient annoncé la levée du confinement de la zone, tout en prévenant que la situation restait « dangereuse », et en appelant les habitants à rester « vigilants ».
Pire tuerie
Sept personnes ont perdu la vie dans le bowling, huit dans le bar-restaurant et trois blessés ont succombé à l’hôpital. Les victimes sont âgées de 14 à 76 ans. Parmi elles, un père et son fils de 44 et 14 ans, et un couple de 73 et 76 ans.
Un centre d’éducation pour sourds et malentendants, situé sur une petite île à 45 minutes au sud en voiture du Lewiston, a été particulièrement frappé par la tragédie : parmi les tués au bar-restaurant « Schemengees bar and Grille », quatre hommes ont des liens avec l’école, comme anciens élèves, éducateurs ou parents, a expliqué la directrice de l’établissement, Karen Hopkins. Ces quatre amis s’étaient réunis mercredi soir pour jouer au cornhole, un jeu d’adresse typiquement américain, a-t-elle indiqué.
La tuerie de mercredi est la pire aux États-Unis depuis celle de l’école d’Uvalde au Texas, où un tireur avait abattu 19 enfants et deux enseignantes en mai 2022.
Dénonçant un acte « tragique et insensé », le président Joe Biden avait demandé jeudi au Congrès d’adopter « une interdiction des armes d’assaut » – énième appel du genre par le démocrate, malgré une majorité introuvable depuis des décennies pour un tel changement de législation.
Lourd tribut
« Les Américains ne devraient pas avoir à vivre comme ça », a-t-il souligné vendredi soir dans un communiqué, évoquant « deux jours dramatiques ».
Le pays paie un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur son territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Les États-Unis comptent davantage d’armes individuelles que d’habitants. Hors suicides, plus de 15 000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).
Le Maine est l’un des États avec le taux d’homicide par habitant le plus faible, et les 18 morts de mercredi sont supérieurs, selon l’association Everytown, à la moyenne annuelle d’homicides par arme à feu dans l’État.