Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi dans un tweet que son administration révoquait le pouvoir accordé à la Californie de fixer ses propres normes de pollution automobile, plus contraignantes que dans le reste du pays.
« L’administration Trump révoque l’exemption fédérale de la Californie sur les émissions afin de produire des voitures bien moins chères pour les consommateurs, tout en améliorant sensiblement la sûreté des véhicules », a tweeté Donald Trump, actuellement en visite dans cet Etat dirigé par des démocrates.
Le président républicain relance ainsi une guerre avec les dirigeants de la Californie, à la pointe du combat climatique, un conflit susceptible d’aller jusqu’à la Cour suprême. Le calendrier est lui-même symbolique: l’ONU organise à partir de samedi un grand sommet climatique à New York, et vendredi auront lieu dans des centaines de villes du monde des « grèves pour le climat », organisées par des jeunes. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, avait anticipé l’annonce fédérale, qualifiée de « vendetta politique ». « La Californie n’attendra jamais la permission de Washington pour protéger la santé et la sécurité des enfants et des familles », avait-il déclaré mardi dans un communiqué.
« La seule personne qui se mette en travers du progrès, c’est vous »
Pour le procureur général de Californie, un autre démocrate, Xavier Becerra, les normes actuellement en vigueur dans l’Etat sont viables et bénéfiques. « Il est temps d’enlever vos oeillères, président Trump, et de reconnaître que la seule personne qui se mette en travers du progrès, c’est vous », a-t-il réagi. Selon lui, le gouvernement n’a « aucune raison et aucune autorité » pour retirer ses prérogatives à la Californie. Au moment du tweet présidentiel, l’Agence de protection de l’Environnement (EPA) n’avait pas encore formellement publié de texte détaillant la révocation.
Mais le gouvernement Trump avait fait savoir qu’il n’accepterait plus que la Californie fixe des normes automobiles plus strictes que le standard fédéral, a fortiori après que l’EPA a engagé l’annulation des normes plus strictes qui avaient été adoptées sous Barack Obama pour les modèles de voitures allant jusqu’à 2025. La dérogation accordée à la Californie risquait de créer deux normes pour le marché américain: l’une pour la Californie et les 13 autres Etats qui la suivent, et une autre pour le reste des Etats-Unis.
La Californie avait d’ailleurs scellé en juillet un accord de principe avec les constructeurs Ford, Honda, Volkswagen et BMW pour adopter des normes uniques, une entente immédiatement attaquée par l’administration Trump qui a lancé une enquête. « Nous soutenons le fédéralisme et le rôle des Etats, mais le fédéralisme ne veut pas dire qu’un Etat peut imposer des normes à tout le pays », a déclaré l’administrateur de l’EPA, Andrew Wheeler, mardi lors d’un discours devant la fédération des concessionnaires automobiles.
AFP