Le président américain Donald Trump a limogé la ministre par intérim de la Justice pour avoir refusé l’application de son décret anti-immigration qui continue de provoquer un tollé mondial, aggravant la crise politique de sa jeune administration.
Sally Yates, une fonctionnaire de l’ancienne administration Obama qui assurait l’intérim du ministre de la Justice, avait ordonné aux procureurs de ne pas défendre le décret de M. Trump.
« La ministre intérimaire, Sally Yates, a trahi le département de la Justice en refusant d’appliquer un décret destiné à protéger les citoyens des Etats-Unis », a déclaré lundi la Maison Blanche dans un communiqué.
« Le président Trump a relevé Mme Yates de ses fonctions et a nommé Dana Boente ministre intérimaire dans l’attente de la confirmation par le Sénat de la nomination du sénateur Jeff Sessions », a annoncé la présidence.
M. Boente, procureur fédéral, a immédiatement annulé les instructions de Mme Yates. « Je donne instruction aux hommes et aux femmes du département de la Justice de faire leur devoir comme nous l’avons juré et de défendre les ordres légaux de notre président », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Dans son communiqué, la Maison Blanche qualifie Mme Yates de « faible sur les frontières et très faible sur l’immigration illégale ».
Sally Yates avait mis en doute dans une note interne la légalité du décret, qui interdit temporairement l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane et de tous les réfugiés. L’exécutif déclare vouloir ainsi empêcher l’entrée aux Etats-Unis de « terroristes islamiques radicaux ».
M. Trump a également remplacé lundi le chef intérimaire du service de l’immigration et des douanes (ICE), Daniel Ragsdale, lui aussi un ancien de l’administration Obama.
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Thomas Homan, qui prendra la direction de l’ICE en remplacement de M. Ragsdale, « oeuvrera à l’application de nos lois sur l’immigration sur le territoire des Etats-Unis, en conformité avec notre intérêt national », a annoncé le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly.
Plusieurs diplomates américains ont protesté contre le décret en utilisant un canal officiel dit de « dissidence ». Mais la Maison Blanche les a avertis: « Soit ils acceptent le programme, soit ils s’en vont », a déclaré Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump.
Le Quotidien / AFP