Le président américain Donald Trump a félicité l’Union européenne pour son «très bon travail» qui lui a permis de rester unie après la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE, dans une interview publiée dimanche dans le Financial Times.
«J’aurais pensé, quand cela s’est produit, que d’autres (pays) suivraient, mais je pense vraiment que l’UE est en train de se ressaisir», a déclaré Donald Trump au sujet du Brexit. Le président américain a félicité le bloc européen pour avoir réalisé «un très bon travail afin de se rassembler» après le choc des résultats du référendum du 23 juin. Il a par ailleurs félicité l’UE a adopté, au cours des derniers mois, «un esprit différent afin de rester unie».
Ces propos de Donald Trump tranchent avec ceux qu’il tenait en janvier. «D’autres pays vont quitter» l’UE en suivant l’exemple de Londres, avait-il prédit après le vote du Brexit, qu’il décrivait alors comme «une grande chose». Ces propos, tenus dans une interview conjointe donnée aux quotidiens britannique The Times et allemand Bild, quelques jours avant sa prise de fonction à la Maison Blanche, avaient suscité la colère des dirigeants européens.
Le président François Hollande avait répondu que l’UE n’avait «pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu’elle a à faire». De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel avait répliqué que «nous, les Européens, avons notre destin dans nos mains». Dans son entretien au Financial Times, Donald Trump a affirmé que le Brexit serait positif pour les deux parties qui sont à la table de négociations.
«Je pense réellement que ce sera une très excellente chose pour le Royaume-Uni et une très, très bonne chose aussi pour l’UE», a-t-il affirmé. Nigel Farage, président du parti europhobe et anti-immigrés Ukip, un acteur central du vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, avait soutenu M. Trump dans sa course à la Maison Blanche. Mercredi, le Royaume-Uni a déclenché formellement la procédure de sortie de l’Union, suscitant une réponse formelle de Washington.
«Nous respectons la volonté des électeurs britanniques», a déclaré Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump. «Quel que soit l’avenir de la relation entre le Royaume-Uni et l’UE, nous voulons que le Royaume-Uni reste un leader fort en Europe (…) et dans le monde», a-t-il ajouté. Une certaine tension persiste toutefois entre Bruxelles et Washington. Elle s’est manifestée jeudi lorsque le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a affirmé en plaisantant qu’il était prêt à encourager des mouvements d’indépendance aux États-Unis si Donald Trump ne mettait pas une sourdine à son soutien au Brexit.
Le Quotidien/AFP