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Trump aurait proposé de gracier Assange s’il disculpait la Russie


Le journaliste australien risque plus d'une centaine d'années de prison s'il est extradé aux États-Unis (Photo : DPA).

La défense de Julian Assange, menacé d’extradition vers les Etats-Unis, a affirmé mercredi que Donald Trump a offert au fondateur de Wikileaks de le gracier s’il affirmait que la Russie n’est pas impliquée dans la fuite d’emails internes au parti démocrate américain.

Cette affirmation a été formulée jeudi devant la justice britannique, lors d’une audience précédant l’examen de la demande d’extradition vers les Etats-Unis de l’Australien de 48 ans, qui doit débuter à partir de lundi prochain. La décision ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois. Lors de cette audience mercredi, où Assange est apparu par vidéo-conférence, sa défense a cité un document dans lequel son avocate Jennifer Robinson affirme que cette proposition du président américain a été formulée par l’intermédiaire du député républicain américain Dana Rohrabacher, selon l’agence britannique Press association (PA). Le document affirme que M. Rohrabacher est « allé voir M. Assange et lui a dit, sur instruction du président, qu’il lui proposait une grâce ou une autre issue, si M. Assange… disait que la Russie n’a rien à voir avec les fuites du parti démocrate », selon PA. La juge a considéré que cette preuve était admissible.

Jusqu’à 175 ans de prison aux États-Unis

Les services de renseignements américains ont établi que les emails démocrates avaient été piratés par des hackeurs russes dans le cadre d’une campagne de Moscou pour influencer la présidentielle américaine, où Donald Trump affrontait sa rivale démocrate Hilary Clinton. Wikileaks avait publié en 2016, à un moment-clé de la campagne, des milliers d’emails piratés du Parti démocrate et de l’équipe d’Hillary Clinton, qui ont contribué à discréditer la candidate. Détenu à Belmarsh, dans le sud de Londres depuis son arrestation en avril 2019 à l’ambassade d’Equateur, Julian Assange est réclamé par Washington. Il encourt aux Etats-Unis jusqu’à 175 ans d’emprisonnement pour espionnage. Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Aucune poursuite contre lui ne porte sur les fuites des emails du parti démocrate.

AFP