Au moins trois Casques bleus de l’ONU et un militaire malien ont été tués vendredi dans une attaque dans le nord-est du pays, a annoncé dans un communiqué la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).
« Ce matin, un détachement de la force de la Minusma a repoussé une attaque lors d’une opération coordonnée avec les FAMas (forces armées maliennes) dans la région de Ménaka », selon le texte.
Le « bilan provisoire » s’établit à trois Casques bleus tués, plusieurs blessés, dont certains dans un état critique, ainsi qu’un militaire malien tué et un blessé, a précisé la Minusma.
Plusieurs assaillants ont également été tués, et d’autres blessés, selon la même source. La Minusma ne fournit pas la nationalité des Casques bleus touchés, mais les contingents déployés dans cette région sont nigériens et togolais.
« Cette opération, qui entrait dans le cadre de la protection des civils de la région, avait également pour but d’apporter une assistance médicale aux populations dans le besoin », a indiqué le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le communiqué, condamnant cette nouvelle attaque.
Il a salué la « bravoure » des Casques bleus et des militaires maliens « dont l’engagement a permis de neutraliser plusieurs terroristes », en appelant « à la vigilance, à la solidarité et à l’unité des Maliens pour faire face à la lâcheté de nos adversaires », en référence aux groupes jihadistes.
Le commandant au Mali de la force française Barkhane (4 000 hommes), qui traque les jihadistes à travers le Sahel, le général Christian Allavène, a affirmé cette semaine que ses troupes avaient recueilli lors d’opérations récentes des « preuves matérielles » démontrant une « collusion, une certaine porosité » entre des groupes signataires de l’accord de paix de 2015 « et des groupes armés terroristes ».
Trois militaires du contingent tchadien de l’ONU ont été tués le 26 octobre dans le nord du Mali par l’explosion d’un engin improvisé, qui a également fait deux blessés, dont un a succombé le 19 novembre.
Déployée depuis juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle a perdu quelque 150 Casques bleus, dont plus de 90 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
« Face à la violence asymétrique, les missions de maintien de la paix éprouvent des difficultés, au point qu’elles sont parfois contraintes de consacrer leurs moyens à leur propre sécurité », a déploré la semaine dernière le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Le Quotidien/ AFP