La situation épidémique est « maîtrisée » mais « fragile » en France, a estimé jeudi soir le Premier ministre Jean Castex, en s’inquiétant de « l’émergence de nouvelles souches plus contagieuses ». Ce qui justifie, selon les autorités, la généralisation à tout le territoire du couvre-feu avancé à 18 heures « dès ce samedi pour au moins 15 jours ».
« Sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou service recevant du public seront fermés à 18h », a précisé le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse. Autre mesure annoncée : la suspension jusqu’à nouvel ordre des activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur, même si les écoles restent ouvertes. Concernant les universités, les étudiants de première année pourront reprendre par demi-groupes les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier. Cette mesure s’étendra ensuite, « si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux ».
Seuls 25 départements de l’Est (sur les 101 français) étaient jusqu’alors astreints au couvre-feu renforcé. « Il apparaît selon les données disponibles à ce jour que cette mesure a une efficacité sanitaire : dans les 15 premiers départements où le couvre-feu a été mis en œuvre à 18h dès le 2 janvier dernier, la hausse du nombre de nouveaux cas y est 2 voire 3 fois plus faible que dans les autres départements métropolitains », a fait valoir Jean Castex.
Conditions durcies pour entrer en France
« Les premières données dont nous disposons montrent que nous avons pu passer les fêtes de fin d’année sans flambée épidémique », s’est félicité le Premier ministre, en relevant toutefois que la France restait « sur un plateau élevé, avec une moyenne hebdomadaire qui fluctue autour de 16 000 contaminations par jour ». Et, à l’heure actuelle, plus aucun département ne présente un taux d’incidence inférieur à 50 pour 100 000 habitants (correspondant au seuil d’alerte). Jean Castex n’écarte de fait pas un reconfinement du pays en cas de « dégradation épidémique forte dans les prochains jours ». Ce troisième confinement serait alors appliqué « sans délai ».
Par ailleurs, tous les voyageurs souhaitant venir en France en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne devront présenter un test négatif au Covid-19 avant de partir, a aussi annoncé Jean Castex. Ces personnes devront également « s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant sept jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l’issue » de cette quarantaine.
A noter encore, les personnes présentant des pathologies à « haut risque » pourront se faire vacciner contre le Covid-19 à partir de lundi dans l’un des « 700 centres » de vaccination ouverts dès cette date sur le territoire. Outre les plus de 75 ans, près de 800 000 personnes « atteintes de maladies particulièrement graves » pourront recevoir le vaccin, notamment les personnes souffrant d’insuffisance rénale sévère, celles ayant été transplantées d’un organe, les personnes sous traitement pour un cancer ou encore celles atteintes de Trisomie 21″, a détaillé le ministre de la Santé Olivier Véran lors de la conférence de presse.
LQ/AFP
Restrictions complémentaires en Outre-mer
Des mesures de restrictions d’urgence vont être mises en place en Guyane ainsi qu’à Mayotte et à la Réunion, pour les protéger des variants à risque du Covid-19 qui circulent dans ces régions, a indiqué Jean Castex. En Guyane, « le contrôle des frontières sera renforcé et des tests négatifs seront exigés » pour rejoindre les Antilles et la métropole. De la même manière des « tests négatifs seront exigés pour les vols en provenance de Mayotte ou de la Réunion ».