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Tollé international après un tir de fusée nord-coréen


Un tir ordonné personnellement par le dirigeant Kim Jong-Un. (Photo AFP)

Le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé une réunion d’urgence à New York après l’annonce par la Corée du Nord qu’elle avait réussi à placer en orbite un satellite grâce à un tir de fusée largement condamné comme un test de missile balistique déguisé.

Ce tir viole plusieurs résolutions des Nations unies et est considéré comme une nouvelle étape vers la mise au point d’armements capables de frapper le territoire américain. Il a immédiatement suscité un tollé international et le Conseil de sécurité devrait lui aussi le condamner unanimement dans une déclaration, a indiqué dimanche l’ambassadeur vénézuélien qui préside le Conseil. « Nous pensons que nous avons un consensus pour condamner cette violation » des résolutions de l’ONU », a déclaré à des journalistes Rafael Ramirez Carreno à l’ouverture de consultations à huis clos entre les ambassadeurs des 15 pays membres.

Cette réunion a été demandée par les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Les ambassadeurs japonais, français et britannique notamment ont réclamé devant la presse une réponse rapide et ferme du Conseil. Le nouveau tir nord-coréen sonne en effet comme un nouveau défi pour la communauté internationale. Celle-ci peine déjà à sanctionner la Corée du Nord après son quatrième essai nucléaire du 6 janvier, en raison surtout des réticences de Pékin, allié de Pyongyang.

La Corée du Sud exige des « mesures punitives fortes »

Le fait que le dernier étage de la fusée équipée d’un satellite soit parvenu à atteindre son orbite n’a pas pu être confirmé. Mais un responsable américain de la défense a déclaré qu’un engin semblait « avoir gagné l’espace ». Une présentatrice de la télévision officielle nord-coréenne a expliqué que ce tir, ordonné personnellement par le dirigeant Kim Jong-Un, avait permis « de placer avec succès notre satellite d’observation de la Terre Kwangmyong 4 (…) en orbite ». La Corée du Nord ne fait qu’exercer son droit légitime à une utilisation « pacifique et indépendante » de l’espace, a-t-elle ajouté.

Les condamnations n’ont pas tardé. Le secrétaire d’État américain John Kerry a dénoncé une « violation flagrante » des résolutions de l’ONU, Tokyo un tir « absolument intolérable », Moscou un acte « très dommageable » que Londres a condamné « fermement ». Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a jugé le tir « profondément déplorable », le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a appelé la Corée du Nord à « s’abstenir de toute nouvelle action provocatrice » alors que la présidente sud-coréenne Park Geun-Huye réclamait des « mesures punitives fortes » et que Paris exigeait une « réaction rapide et sévère de la communauté internationale ».