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Syrie : la trêve violée, les convois humanitaires toujours bloqués


La démilitarisation de la route du Castello, axe permettant l'acheminement des convois humanitaires à Alep, n'est toujours pas effective. (Photo AFP)

La trêve initiée lundi par les États-Unis et la Russie connaissait vendredi ses plus sérieux accrocs avec des bombardements aériens et de violents combats, à quelques heures d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit se prononcer sur cette initiative.

La Russie a affirmé vendredi que seul « un des belligérants », les forces du régime syrien et l’armée russe, respectaient réellement le cessez-le-feu proposant de le reconduire de 72 heures. A la périphérie de Damas, l’armée syrienne a bloqué une tentative des rebelles d’entrer dans la capitale via le quartier de Jobar, selon une source militaire qui a fait état « d’affrontements intenses et de tirs de roquettes ». Jobar est aux mains de factions rebelles alliées au groupe jihadiste Front Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) présent dans ce quartier.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les rebelles ont perdu trois hommes dans cette attaque. En outre, dans la province d’Idleb (nord-ouest), l’OSDH a enregistré les premières victimes civiles depuis l’entrée en vigueur de la trêve. Trois personnes, dont deux enfants, ont péri à Khan Cheikhoun, une localité rebelle, dans des frappes menées par des avions non identifiés. En outre, un autre raid a visé dans la province d’Alep la localité d’Atareb, une place forte des rebelles. Dans les deux cas, on ignore qui sont les auteurs des frappes.

« Terriblement frustrant »

Le Conseil de sécurité veut examiner vendredi l’opportunité de soutenir cet accord, lors d’une réunion à huis clos à 21h30 GMT en présence des chefs de diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov, artisans de cette entente. La Russie s’est dite prête à une prolongation de la trêve de 72 heures. Dans la foulée de la trêve, l’accord prévoit la livraison d’aide humanitaire aux villes assiégées, à commencer par le secteur rebelle d’Alep, principal front du conflit, où les quelque 250 000 habitants manquent de tout. Faute de garanties de sécurité, des camions remplis de nourriture et de médicaments pour les habitants d’Alep sont toujours bloqués dans une zone tampon entre les frontières turque et syrienne.

« Le défi auquel nous continuons de faire face est de s’assurer que toutes les parties au conflit et ceux qui ont de l’influence sur elles se mettent d’accord », a répété David Swanson, un porte-parole de l’ONU. « C’est terriblement frustrant ». Pour accéder aux populations dans la zone rebelle d’Alep, l’accord prévoit la démilitarisation de la route du Castello au nord de la ville. Mais selon des journalistes sur place, aucun mouvement n’avait été enregistré sur cet axe routier en milieu de journée.

Le Quotidien/AFP