Le président américain Barack Obama a appelé au téléphone son homologue russe Vladimir Poutine pour discuter de la situation en Syrie, ont annoncé dimanche le Kremlin et la Maison Blanche.
Les deux dirigeants ont eu une « évaluation positive » de l’accord pour la cessation des hostilités en Syrie décidé lors de la conférence de Munich cette semaine, selon un communiqué du Kremlin, qui a qualifié l’entretien de « franc ». Poutine et Obama ont « convenu d’activer la coopération à travers les canaux diplomatiques et d’autres structures dans le but d’appliquer l’accord » de Munich, a précisé le communiqué du Kremlin.
Au cours de cette conversation, Barack Obama « a souligné qu’il était dorénavant important que la Russie joue un rôle constructif en cessant sa campagne aérienne contre les forces de l’opposition modérée en Syrie », selon un communiqué de la présidence américaine. Obama et Poutine ont « insisté sur l’importance de mettre en œuvre rapidement un accès humanitaire aux zones assiégées en Syrie et d’amorcer une cessation des hostilités sur l’ensemble du territoire national syrien ».
Les deux présidents, dont les gouvernements sont en froid depuis plus de trois ans sur les dossiers syrien et ukrainien, sont « tombés d’accord pour rester en communication » à ce propos, selon la Maison Blanche.
A l’issue d’intenses discussions à Munich, les États-Unis, la Russie et leurs principaux alliés -en dehors des parties syriennes- sur ce dossier ont appelé dans la nuit de jeudi à vendredi à une « cessation des hostilités » d’ici une semaine. Mais l’équation du conflit syrien s’est encore compliquée avec le bombardement par la Turquie de zones contrôlées par les Kurdes et le déploiement d’avions de combat saoudiens sur une base turque, la Russie mettant en garde de son côté contre une intervention terrestre d’Ankara et Ryad.
Dans une interview accordée à Euronews dimanche, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a affirmé que le président Bachar Al-Assad était la seule force légitime dans le pays. « Vous pouvez être d’accord ou pas, mais il est le président », a-t-il insisté. « Si on le retire, ce sera le chaos, comme on l’a vu plus d’une fois dans plusieurs pays du Proche-Orient. »
AFP