Des quartiers rebelles d’Alep étaient en feu jeudi après une nuit d’intenses bombardements. A New York, les principaux pays impliqués dans la crise syrienne tentaient de ressusciter la trêve qui a rendu l’âme cette semaine.
Au lendemain de l’avertissement du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui estime que désormais « tout peut basculer d’un côté comme de l’autre » en Syrie, de nouvelles discussions internationales devaient avoir lieu sous les auspices de Washington et Moscou malgré des échanges de plus en plus acrimonieux entre les diplomaties américaine et russe.
Sur le terrain, l’ONU a repris la livraison d’aide et envoyé un convoi vers une zone rebelle assiégée près de Damas, deux jours après une attaque meurtrière sur un convoi humanitaire. Et à Genève, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a souhaité entamer « ces prochaines semaines » des pourparlers « directs » avec les parties syriennes et appelé à une nouvelle trêve. La précédente, initiée par Moscou et Washington, a duré une semaine avant de voler lundi en éclats, provoquant une reprise des combats sur tous les fronts dans cette guerre qui ravage le pays depuis cinq ans.
A Alep, deuxième ville de Syrie et front important du conflit, des quartiers rebelles était en feu à la suite d’intenses bombardements et de violents affrontements se déroulaient dans les quartiers périphériques. Selon des militants antirégime du Aleppo Media Center, des « bombes au phosphore » ont été utilisées. Sur une vidéo diffusée par ce Centre, une boule de feu illumine le ciel au-dessus de ce qui apparait être la ville d’Alep, avec des éclairs à l’horizon. « Horribles images de bâtiments résidentiels en feu après des raids du régime/russes avec des bombes au phosphore sur Alep », a affirmé dans un tweet un journaliste citoyen, Hadi al-Abdallah.
Horrific footage of residential buildings on fire after regime/Russian phosphorous strikes on Aleppo #AleppoIsBurning pic.twitter.com/uCCJJ5oJNV
— هادي العبدالله Hadi (@HadiAlabdallah) 22 septembre 2016
« Les raids ininterrompus la nuit dernière ont été si violents que c’est vraiment indescriptible », a affirmé un porte-parole des « Casques blancs », ces équipes de la Défense civile de l’opposition en Syrie.
En dépit des violences, l’ONU a dépêché un convoi humanitaire vers une zone rebelle assiégée dans la périphérie de Damas. Selon une source de sécurité, les camions se sont dirigés vers Mouadamiyat al-Cham, au sud-ouest de la capitale. « Nous avons repris les distributions d’aide en raison de l’impératif humanitaire qui exige (…) de fournir une assistance même dans la situation la plus difficile », a indiqué le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Ces « prochains jours », l’ONU espère pouvoir faire parvenir d’autres convois humanitaires vers les zones assiégées de Syrie, où vivent près de 600 000 personnes.