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Syrie : accord entre la Russie, la Turquie et l’Iran pour consolider le cessez-le-feu


Yehya al-Aridi, porte-parole des rebelles, entouré des journalistes le 24 janvier 2017 à Astana. (Photo : AFP)

La Russie, la Turquie et l’Iran ont trouvé un accord mardi pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, mais peu de progrès ont été réalisés en vue d’avancer vers un règlement du conflit au terme des négociations d’Astana entre rebelles et émissaires du régime.

Les trois pays parrains des pourparlers de paix vont mettre en place «un mécanisme pour surveiller et s’assurer de la complète mise en œuvre du cessez-le-feu et éviter toute provocation» en Syrie, selon la déclaration finale adoptée après deux jours de discussions dans la capitale du Kazakhstan.

Le «groupe opérationnel» doit commencer son travail «dès février à Astana» avec objectif de «surveiller le cessez-le-feu», a précisé l’envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, jugeant «globalement positif» le résultat de ces négociations qui se sont déroulées selon lui en présence d’«experts militaires» russes. Les Russes ont par ailleurs affirmé avoir transmis aux rebelles un projet de Constitution rédigé par leurs soins afin d’«accélérer le processus». Mais une source au sein de la délégation rebelle a assuré que ce projet avait été rejeté, les rebelles ne voulant pas en discuter.

«Pas de solution militaire»

La Russie, la Turquie et l’Iran, qui ont pris de facto en main le destin de la Syrie en obtenant fin 2016 un cessez-le-feu entre l’armée syrienne et les groupes rebelles, ont répété qu’«il n’y a pas de solution militaire au conflit, qui ne peut être réglé qu’à travers un processus politique». Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 30 décembre, les violences dans ce pays ont diminué mais n’ont pas complètement cessé.

Ainsi, à Wadi Barada, zone clé pour l’approvisionnement en eau de Damas, des combats ont encore eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, alors que les rebelles insistent sur l’arrêt des hostilités dans cette région assiégée par les forces du régime. «L’opération de l’armée syrienne se poursuivra là-bas aussi longtemps que les terroristes continueront de priver de l’eau» les sept millions d’habitants de la capitale, a martelé le principal négociateur du régime, Bachar Jaafari.

Le responsable syrien s’est toutefois félicité du fait que «la rencontre d’Astana ait réussi à atteindre l’objectif de consolider le cessez-le-feu pour une période donnée, montrant la voie vers un dialogue entre les Syriens». De son côté, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a assuré que l’ONU était «prête à assister (…) au développement du mécanisme trilatéral et à s’assurer qu’il aide à renforcer la qualité du cessez-le-feu».

Les rebelles ont par ailleurs obtenu le soutien de Moscou, de Téhéran et d’Ankara à leur participation aux prochains pourparlers de paix qui doivent se dérouler à Genève le 8 février sous égide de l’ONU.

Difficultés

Mais après plus de cinq ans d’une guerre qui a fait plus de 310.000 morts, la réunion d’Astana a montré qu’il était plus facile pour Moscou d’enchaîner des victoires militaires, comme à Alep totalement reprise par les forces syriennes, que de rétablir la paix. La déclaration finale n’a ainsi pas été signée par les deux délégations syriennes, qui ont refusé pendant ces deux jours de négocier directement.

Le chef de la délégation des rebelles dans la capitale kazakhe, Mohammad Allouche, a accusé le régime syrien et l’Iran d’être responsables de l’absence de «progrès tangibles» dans les pourparlers, les premiers organisés depuis le début de la guerre entre des représentants de Damas et des chefs rebelles, à la tête de milliers de combattants et contrôlant effectivement des territoires. Mohammad Allouche avait d’emblée insisté lundi sur le «gel des opérations militaires» et l’amélioration de l’accès des civils à l’aide humanitaire.

Parallèlement, l’ONU a appelé mardi les pays donateurs à fournir 4,6 milliards de dollars supplémentaires pour venir en aide aux millions de Syriens réfugiés dans les pays voisins, dont une majorité de femmes et d’enfants en situation d’urgence.

Le Quotidien/AFP