La première grande épidémie de choléra en Syrie depuis plus de dix ans a fait au moins 39 morts depuis septembre, selon un nouveau bilan du gouvernement syrien, qui a recensé près de 600 infections dans ce pays ravagé par la guerre.
Cette annonce intervient au moment où l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de l’aggravation « alarmante » de la situation en Syrie, dans un contexte de pénuries d’eau et de dommages causés par le conflit qui dure depuis 2011 aux infrastructures de traitement de l’eau.
Le ministère syrien de la Santé a indiqué mardi soir avoir recensé 39 décès, dont 34 à Alep (nord) et 594 infections confirmées, réparties sur 11 des 14 gouvernorats du pays, dont le plus grand nombre se trouve dans le gouvernorat d’Alep.
Des consultations médicales trop tardives
« La plupart des décès sont dus à des consultations médicales trop tardives ou ont été observés chez des personnes souffrant de maladies chroniques », a ajouté le ministère. Il n’est pas précisé si ces statistiques incluent les zones qui échappent au contrôle du gouvernement dans le nord du pays.
Pour la première fois depuis 2009, le choléra, une infection diarrhéique aiguë, est réapparu début septembre en Syrie où environ deux tiers des usines de traitement d’eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d’eau ont été endommagés par onze ans de guerre, selon l’ONU.
Près de la moitié de la population en Syrie dépend de sources d’eau alternatives et souvent dangereuses, tandis qu’au moins 70% des eaux usées ne sont pas traitées, souligne l’Unicef. Une épidémie de choléra a frappé cet été l’Irak, pays voisin de la Syrie, pour la première fois depuis 2015.
Une « recrudescence inquiétante »
Vendredi, l’OMS a indiqué que le monde faisait face à une « recrudescence inquiétante » du choléra, une maladie favorisée par les effets du changement climatique, après des années de déclin.
Durant les neuf premiers mois de l’année, 26 pays ont fait état d’épidémies de choléra, contre moins de 20 par an entre 2017 et 2021, selon l’OMS.