Plus des deux tiers des habitants du canton suisse de Saint-Gall ont voté dimanche en faveur d’une « interdiction de la burqa » dans l’espace public de leur région.
Les deux tiers environ des habitants du canton suisse de Saint-Gall ont voté dimanche en faveur d’une « interdiction de la burqa » dans l’espace public de leur région, une règlementation déjà en vigueur depuis juillet 2016 dans le Tessin voisin. Tous les électeurs de la Confédération helvétique seront amenés à se prononcer sur cette question, probablement l’an prochain, au niveau national.
L’ensemble du corps électoral suisse qui votait par ailleurs le même jour sur des questions d’agriculture et d’environnement, a rejeté une interdiction définitive des OGM, actuellement objet d’un moratoire.
Dans le canton de Saint-Gall (nord-est), près de 67% des électeurs, selon des résultats officiels, ont donné leur aval au texte sur la burqa déjà adopté par le parlement régional avec le soutien de la droite populiste et du centre, mais dont les Verts et la Jeunesse socialiste avaient bloqué l’application en prenant l’initiative de ce référendum. Le taux de participation était de 36%. Désormais, « toute personne qui se rend non reconnaissable en dissimulant son visage dans l’espace public et met ainsi en danger la sécurité publique ou la paix sociale et religieuse sera punie d’une amende ». Le Conseil central islamique suisse a qualifié cette interdiction d' »islamophobe ».
Flou juridique ?
Fredy Fässler, un socialiste chargé de la sécurité et de la justice dans ce canton, a dénoncé le flou de cette législation, en particulier sur la question de savoir quand une femme portant la burqa représente un danger. En outre, a-t-il expliqué dans le quotidien Le Temps, les détracteurs de cette mesure « redoutent des sanctions imprévisibles et arbitraires ». Il n’existe pas de loi qui règle la question sur l’ensemble du territoire suisse, le gouvernement considérant qu’elle est du ressort des cantons. Les Suisses se prononceront pourtant sur le sujet à l’occasion d’un référendum national, vraisemblablement en 2019, car un groupe de citoyens a réussi à collecter dans le délai imparti les 100 000 signatures nécessaires à l’organisation d’un vote populaire.
AFP