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Suicide à Kaboul d’un jeune Afghan expulsé d’Allemagne


Angela Merkel s'est montrée favorable à une aide au Maroc pour mieux tenir ses frontières (photo archives AFP)

Un jeune Afghan de 23 ans récemment expulsé d’Allemagne au sein d’un groupe de 69 compatriotes s’est pendu dans son hébergement provisoire à Kaboul, a annoncé mercredi le ministère afghan des Réfugiés.

Selon le porte-parole du ministère Hafiz Ahmad Miakhail, le jeune homme, dont l’identité n’a pas été révélée, était arrivé le 4 juillet avec 68 autres ressortissants afghans expulsés par les autorités allemandes. « Le corps de l’un d’eux a été retrouvé pendu dans le foyer d’hébergement, une enquête est en cours », a déclaré le porte-parole à l’AFP.

L’Office international des migrations (OIM) précise de son côté qu’il a été découvert mardi dans sa chambre d’hôtel, une semaine après son arrivée. Le jeune homme avait été installé dans cet hôtel par l’OIM en attendant de pouvoir regagner sa ville d’origine, Herat, dans l’ouest.

« Depuis le début de l’année, 148 Afghans » ont été mis de force dans un avion et renvoyés par Berlin, selon le ministère des réfugiés à Kaboul, ville réputée dangereuse par l’ONU en raison des attentats.

Accélération des expulsions d’étrangers

Après avoir accueilli plus d’un million de réfugiés principalement syriens et afghans en 2015-2016, la nouvelle coalition au pouvoir autour de la chancelière Angela Merkel a décidé de serrer la vis sous la pression de son aile droite.

L’Allemagne a commencé les expulsions d’Afghans par petits groupes fin 2016, des jeunes pour la plupart, au terme d’un accord entre les autorités européennes et afghanes. L’un d’eux, arrivé en février 2017, avait été blessé dans un attentat à Kaboul deux semaines après son retour forcé.

D’après un sondage publié en juin, près de 90% des Allemands souhaitent une accélération des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, et 62% des personnes interrogées considèrent que les étrangers sans papiers arrivant aux frontières de l’Allemagne doivent être refoulés. L’OIM n’est pas associée à ces retours forcés, en revanche elle fournit un logement et essaie de les assister afin d’aider à leur réintégration à la demande des autorités afghanes.

Le Quotidien/ AFP