Le Premier ministre suédois, le social-démocrate Stefan Löfven, a été renversé lundi par un vote de défiance au Parlement, une première dans l’histoire politique suédoise.
Conséquence d’un revirement la semaine dernière du parti de Gauche, jusque là appui ponctuel de l’exécutif, la censure du chef de gouvernement a été soutenue par une majorité absolue de 181 députés sur 349 sièges, selon le résultat du vote. Pour faire tomber le gouvernement, toutes les voix de l’ex-parti communiste sont venues se mêler à la totalité de celles de l’extrême-droite des Démocrates de Suède ainsi que de la droite – parti conservateur des Modérés et Chrétiens-démocrates.
Après onze votes de défiance infructueux dans l’histoire politique suédoise, Stefan Löfven, qui s’était jusqu’ici distingué par sa capacité à survivre aux crises politiques, devient le Premier chef du gouvernement renversé de la sorte.
Issu des élections de septembre 2018 et en place depuis janvier 2019 après quatre mois de négociations politiques, le gouvernement de centre-gauche de Stefan Löfven regroupe les sociaux-démocrates et les Verts. Il ne dispose que d’une majorité relative de 116 sièges sur le total de 349, qu’il complète avec l’appui du Centre (31 élus) et des Libéraux (19), dans le cadre d’un accord dit “de janvier”.
Quel scénario pour la suite ?
Le Parti de Gauche, qui apporte lui aussi régulièrement ses voix au gouvernement, avait déjà lancé des ultimatums ces derniers mois, notamment pour protester contre un assouplissement des licenciements et un projet de libéralisation des loyers. Mais il n’avait jamais été aussi loin.
L’ancien syndicaliste métallo, au pouvoir depuis 2014, a désormais une semaine pour soit annoncer des élections anticipées en pleine période estivale, soit démissionner pour de bon. Il laisserait alors au président du Parlement la charge d’ouvrir des négociations avec un parti pour trouver un nouveau Premier ministre… qui pourrait toutefois être de nouveau Stefan Löfven, selon des analystes.
Subtilité de la Constitution suédoise : en cas d’élections anticipées, elles s’ajouteraient au scrutin prévu en septembre 2022, ce qui entraînerait deux législatives en un peu plus d’un an.
Une autre option serait que le leader des Modérés, Ulf Kristersson, qui a ouvert la porte ces derniers mois à des discussions avec les Démocrates de Suède, soit chargé de former une majorité.
LQ/AFP