Un ancien commandant de la police serbe de Bosnie, Milan Bogdanovic, a été arrêté mercredi à Srebrenica dans le cadre d’une enquête du parquet qui le soupçonne d’avoir participé en 1995 au massacre de musulmans de cette ville de Bosnie orientale.
Par ailleurs, dans la journée, le parquet a annoncé avoir inculpé de « génocide », dans le cadre d’une autre affaire, un militaire serbe bosnien, Srecko Acimovic, pour sa participation présumée dans l’exécution de plus de mille victimes du massacre de Srebrenica.
Bogdanovic, 65 ans, est soupçonné d’avoir pris part à une « entreprise criminelle commune » qui s’était traduite par l’exécution sommaire de quelque 8 000 hommes et adolescents et l’expulsion de 40 000 civils musulmans de l’enclave de Srebrenica, selon un communiqué du parquet bosnien chargé de crimes de guerre. Lors du massacre, le suspect a dirigé, selon la même source, une compagnie de la police déployée pour arrêter des musulmans qui étaient en train de fuir Srebrenica devant l’avancée des forces serbes.
Ces personnes ont d’abord été regroupées sur la pelouse d’un stade à Nova Kasaba, près de Srebrenica. « Ensuite, quelque 500 personnes ont été remises à la police militaire et conduites sur des lieux d’exécution », ajoute le parquet. Les membres de la compagnie dirigée par Bogdanovic ont également « participé aux exécutions et à l’enterrement (dans des fosses communes) de plusieurs dizaines de détenus », selon la même source.
Quant à Srecko Acimovic, 48 ans, il était longtemps considéré comme un des rares officiers sur place ayant refusé de participer au massacre de Sreberenica. Commandant à l’époque des faits du 2e bataillon de la Brigade de Zvornik des forces serbes de Bosnie, Acimovic avait à plusieurs reprises été appelé devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour témoigner à charge contre des officiers inculpés, dont le chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic. Il affirmait avoir refusé l’ordre de ses supérieurs de former un escadron d’exécution de prisonniers.
Arrêté le 1er décembre, Acimovic est inculpé d’avoir participé à la mise en œuvre, du 14 au 16 juillet 1995, de l’exécution d’ « au moins 1 040 hommes et adolescents » dans une carrière près de Kozluk, à 70 km au nord de Srebrenica, affirme le parquet dans un autre communiqué. Selon la même source, Acimovic a organisé les camions pour transporter des prisonniers et « choisi lui-même l’endroit » de l’exécution. Une nouvelle fosse commune a été découverte début décembre près du lieu de ces exécutions.