Entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats en cours au Soudan pour trouver refuge au Tchad voisin, selon les équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière.
Depuis la semaine dernière, des combats opposent au Soudan l’armée à une puissante force paramilitaire, obligeant la population à fuir. « La majorité des personnes qui arrivent sont des femmes et des enfants (…). Le HCR travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien et ses partenaires pour évaluer leurs besoins et préparer une réponse commune », a-t-il indiqué dans un communiqué jeudi. Le HCR se coordonne également avec les autorités tchadiennes pour les aider à enregistrer les nouveaux arrivants dans les jours à venir.
L’est du Tchad accueille déjà plus de 400.000 réfugiés soudanais et « les nouveaux arrivants font peser une pression supplémentaire sur les services publics et les ressources du pays qui sont déjà surchargés », souligne-t-il. Les besoins les plus urgents sont l’eau, la nourriture, les abris, les soins de santé, la protection des enfants et la prévention de la violence sexiste, indique le HCR.
En raison de la violence subie par les personnes qui traversent la frontière, le soutien psychosocial figure également parmi les principales priorités.
Plus de 330 morts
Depuis que la lutte de pouvoir, latente depuis des semaines entre deux généraux, s’est transformée en bataille rangée le 15 avril, la confusion est totale pour les 45 millions de Soudanais et les trêves annoncées par les deux camps font long feu.
Le HCR se dit « très préoccupé par l’escalade de la violence au Soudan » alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénombré « plus de 330 morts et 3 200 blessés ».
« Il est urgent que le conflit cesse afin d’éviter de nouvelles pertes de vies humaines », a déclaré le Haut-Commissaire adjoint chargé des opérations du HCR, Raouf Mazou, dans un communiqué.
« Nous réitérons notre appel à toutes les parties pour qu’elles protègent les civils, y compris les réfugiés et les personnes déplacées, et pour qu’elles respectent la sécurité du personnel humanitaire afin que l’aide essentielle puisse être acheminée », a-t-il ajouté.