L’ONG internationale SOS villages d’enfants, basée en Autriche, a annoncé ce mercredi l’existence d’une affaire de pédophilie impliquant un important donateur dans l’une de ses structures en Asie, après la révélation déjà l’année dernière de plusieurs cas de violences.
« Un donateur autrichien a forcé plusieurs mineurs à se livrer à des actes sexuels lors de ses visites entre 2010 et 2014 », a expliqué l’association dans un communiqué. Huit hommes, mineurs à l’époque, ont été victimes de ces abus. Le pays en question avait demandé à l’association en 2014 que le donateur ne vienne plus, sans dire pourquoi, selon l’ONG.
Ce n’est qu’en 2021 qu’un signalement anonyme interne a « mené à une enquête confirmant les faits », précise-t-elle. Interrogée, une porte-parole n’a pas voulu donner plus de détails, notamment sur le pays concerné.
Cette nouvelle révélation intervient quelques mois après la mort de l’Autrichien mis en cause. Dans son testament, il a légué sa maison à l’organisation, qui a indiqué ne pas avoir tranché à ce stade sa décision concernant l’héritage. Elle a ajouté avoir transmis l’affaire d’abus sexuels au parquet autrichien, qui l’a classée sans suite en raison du décès, survenu en août dernier.
Remise en cause
« Nous sommes profondément choqués », a réagi dans un communiqué la responsable de SOS Kinderdorf Autriche, Elisabeth Hauser, et « nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir » les victimes désormais majeures.
SOS villages d’enfants, qui accueille des enfants orphelins ou abandonnés par leurs parents, est en pleine remise en cause. Elle avait fait état au printemps 2021 de cas de violences, notamment sexuelles et de fraude dès les années 1990 dans une vingtaine de ses structures en Asie et en Afrique. L’association, qui avait lancé un premier examen interne il y a trois ans et ordonné une enquête plus poussée en novembre 2020, a chargé une commission indépendante de faire la lumière sur ces événements. Elle doit rendre un rapport en février 2023.
Fondée après la Seconde Guerre mondiale en Autriche, l’organisation gère actuellement 572 villages d’enfants dans 138 pays, selon son site internet. En 2014, elle avait été confrontée à des accusations de maltraitance en Autriche, sur une période allant des années 1950 à 1990.