Une fondation du Costa Rica a entrepris de faire planter quelque six millions d’arbres dans le monde à la mémoire des victimes du Covid-19 depuis le début de la pandémie.
« Cet arbre va beaucoup grandir. Il sera fort comme mon papa. Il va nous le rappeler », confie Silvia Lobo, 37 ans, venue lundi avec sa mère dans une ferme de la région d’Esparza, dans la province côtière de Puntarenas planter un arbre pour son père, mort du virus en mai dernier.
Son geste s’inscrit dans une initiative internationale nommée « Healing Trees » (Arbres de guérison), lancée depuis le Costa Rica par la Fondation San Ramón Carbono Neutral et qui doit culminer par un événement international de plantation d’arbres les 4 et 5 mai, selon le président de la fondation, José Zaglul.
Pour Silvia, il s’agit de « commémorer les victimes de cette pandémie. Littéralement, de donner de l’oxygène à la planète. Chaque arbre dans le monde va grandir avec l’amour de la personne qui l’a planté ».
Ana Victoria Vásquez, âgée de 56 ans et qui a perdu son mari en mai elle aussi, est également venue planter un arbre à sa mémoire « il est parti, mais à présent un arbre le représente ». « Moi aussi j’ai perdu des proches », dit José Zaglul. « Cela permet de les honorer, parce que les arbres donnent la vie ».
« Ce virus ne fait pas de distinctions » entre ceux qu’il tue, souligne-t-il, « il est venu nous rappeler que nous sommes tous une même famille et voilà pourquoi des organisations et des personnalités du monde entier nous ont rejoint ».
Selon M. Zaglul, des ONG se sont engagées dans l’initiative en Afrique, en Asie, aux États-Unis et en Amérique latine. Parmi elles, Better World Cameroon sèmera 100.000 arbres fruitiers dans des villages du Cameroun qui pourront ainsi disposer en outre d’une source de nourriture et de commerce.
La fondation a également eu le soutien de personnalités comme l’Américain Steve Kerr, l’entraîneur des Warriors au sein de la National Basketball Association (NBA), ou le chanteur colombien Fonseca.
La pandémie a fait officiellement plus de 5.813.329 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi lundi en milieu de journée. L’OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui officiellement établi.