La France doit soutenir son industrie sidérurgique, « filière industrielle stratégique » et la Commission européenne doit renforcer ses mesures anti dumping face à la concurrence internationale, estime un rapport sénatorial publié mercredi.
« L’acier est la fondation stratégique de notre économie » et « la consolidation de la filière française et la préservation des capacités sont essentielles », affirme la synthèse du rapport de la mission d’information sur la sidérurgie.
La mission, qui avait pour rapporteur Valérie Létard (Union centriste, Nord) et pour président Franck Menonville (Les Indépendants, Meuse), formule trente propositions visant à soutenir la compétitivité de la filière, confrontée à des surcapacités mondiales et à une perte d’attractivité.
Un soutien nécessaire à la structuration de la filière
Sur le plan intérieur, la mission sénatoriale soutient la structuration de la filière « mines et métallurgie » au sein du Conseil national de l’industrie, mais juge que « l’implication de l’Etat semble (…) minimale au regard des enjeux ». Les spécificités des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) devraient être mieux prises en compte, selon le rapport, qui constate aussi « une représentation déclinante de la filière sidérurgique » dans le regard des Français, en lien avec « la médiatisation des plans sociaux à répétition ».
Le rapport pointe la responsabilité de l’Etat, « trop souvent dénué d’outils de pilotage stratégique » et « se contentant de jouer le rôle de pompier » dans les situations difficiles. « La cas particulier d’Ascoval est révélateur de l’absence criante de stratégie industrielle de l’Etat », affirme la mission, qui réclame « un ministre de l’Industrie » et demande que les territoires soient mieux associés aux décisions.
Au niveau international, le rapport relève que les surcapacités mondiales représentent « 40 fois le volume de la production française ». Il demande à la Commission européenne de réexaminer « rapidement » les mesures de défense mises en place, « face au recours massif des producteurs chinois, indiens ou russes au dumping de leurs produits sur le marché européen ». Il faut porter ces mesures antidumping « à un niveau suffisant », dit le rapport, qui se prononce aussi pour la mise en place d’une « taxe carbone aux frontières de l’Union européenne » et pour le maintien des dispositifs permettant de réduire la facture énergétique du secteur sidérurgique.
LQ/AFP