Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s’est envolé jeudi pour Washington avec dans ses bagages des promesses de milliers d’emplois aux États-Unis, et la ferme intention de faire taire les critiques de Donald Trump à l’encontre du Japon.
Les deux dirigeants tiendront un sommet vendredi à la Maison Blanche, avant de partir pour la luxueuse résidence du milliardaire à Palm Beach en Floride, où les attendra une partie de golf. « Je veux que ce sommet montre que l’alliance entre le Japon et les États-Unis va se renforcer avec le président Trump », a déclaré Shinzo Abe avant de décoller. « Nous allons développer plus encore les économies de nos deux pays sur la base de principes de liberté et d’équité. »
L’atmosphère se veut apaisée pour un sujet houleux : le nouveau président américain, chantre du « made in America », accuse régulièrement le Japon d’inonder les États-Unis de ses voitures et autres produits, en usant notamment de l’arme monétaire. Washington souffre d’un important déficit commercial avec Tokyo, le deuxième derrière la Chine, un déséquilibre jugé néfaste par le nouveau président américain.
Un plan porteur de 700 000 emplois
Shinzo Abe entend lui prouver qu’il a tort en présentant un plan de coopération économique porteur, selon des informations de presse, de la création potentielle de 700 000 emplois aux États-Unis et de marchés évalués à 450 milliards de dollars sur la prochaine décennie. Baptisé « initiative Japon-USA pour la croissance et l’emploi », ce programme pourrait inclure le financement de lignes ferroviaires à grande vitesse au Texas et en Californie, le développement conjoint de robots médicaux et d’assistance aux soins ou encore un volet nucléaire (recherche sur le démantèlement des réacteurs).
Les contours de ce programme restent encore flous et aucun chef d’entreprise ne fera le voyage avec Shinzo Abe, qui devrait être accompagné seulement du chef de la diplomatie et de son ministre des Finances. Mais déjà, plusieurs groupes japonais ont fait part d’investissements massifs sans que l’on sache exactement s’ils feront partie du lot.
La partie s’annonce en tout cas délicate pour le Japon qui ne peut se passer du grand allié américain tant du point de vue de la sécurité nationale que de l’économie, mais doit aussi protéger les intérêts japonais.
Le Quotidien/AFP