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Sexisme : l’ingénieur de Google mis à la porte


Dans une note interne, l'ingénieur affirmait que "les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie en raison de causes biologiques". (illustration AP)

Un ingénieur de Google qui avait publié un blog affirmant que la faible présence des femmes dans le secteur technologique s’expliquait par des facteurs « biologiques » a été renvoyé lundi par le géant de l’internet, affirment les médias américains.

Selon l’agence Bloomberg News, cet ingénieur, identifié comme James Damore, aurait lui-même confirmé son renvoi. Google a indiqué que la compagnie « ne peut commenter les cas individuels d’employés ». Dans une note interne de 3 000 mots, cet ingénieur affirmait que « les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie en raison de causes biologiques et (donc) ces différences peuvent expliquer pourquoi on n’a pas une représentation égale des femmes dans la tech et le leadership ».

La note, qualifiée de « sexiste » par les médias américains, a fait scandale dimanche et est devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans un courriel au personnel, le PDG de Google Sundar Pichai a défendu le droit des employés à s’exprimer, estimant que la plus grande partie de la note pouvait faire l’objet d’un débat. « Toutefois, certains passages violent notre Code de conduite et franchissent les limites en avançant des stéréotypes de genre nuisibles sur notre lieu de travail », ajoute-t-il. « Suggérer qu’un groupe de nos collègues a des traits qui les rend biologiquement moins adaptées à ce travail est offensant ».

Défaire la culture de harcèlement

La charte de la compagnie incite les « Googlers » à faire de leur mieux pour créer « une culture sans harcèlement, intimidations, préjugés et discrimination illégale », insiste-t-il. Il défend néanmoins le droit de l’auteur de la note à critiquer la formation chez Google, l’idéologie au travail et l’ouverture adéquate à tous des programmes pour promouvoir la diversité au travail. « L’auteur a le droit d’exprimer ses opinions sur ces sujets », selon Sundar Pichai. « Nous encourageons un environnement où les gens peuvent faire cela et notre politique est de n’engager aucune mesure contre quiconque provoque ces discussions ».

Cette affaire éclate alors que les critiques se multiplient contre les entreprises de la Silicon Valley pour le peu de place faite aux femmes. Actuellement, 69% des salariés de Google sont des hommes, une proportion qui monte à 80% dans les emplois technologiques, selon les derniers chiffres du groupe. Chez Facebook, les femmes n’étaient que 27% parmi les cadres supérieurs en 2016. Quant à Apple, il compte 37% de femmes au total.

Le Quotidien/AFP