L’instabilité politique risque de rendre le Portugal «ingouvernable», a prévenu le président Anibal Cavaco Silva lors de la cérémonie d’investiture du nouveau gouvernement minoritaire de droite, dont la survie est menacée par une éventuelle union de la gauche.
«Sans stabilité politique, le Portugal deviendra un pays ingouvernable», a déclaré le chef de l’Etat, appelant l’ensemble des partis à «agir de façon responsable».
«Le gouvernement qui entre en fonctions aujourd’hui ne dispose pas d’un soutien majoritaire au Parlement. L’effort de dialogue et de compromis avec les autres forces politiques doit donc se poursuivre», a souligné Anibal Cavaco Silva, un conservateur de 76 ans.
La coalition de droite emmenée par le Premier ministre Pedro Passos Coelho a remporté les élections législatives du 4 octobre, mais elle a perdu la majorité absolue dont elle disposait depuis 2011.
Dans ce nouveau rapport de forces, le Parti socialiste et les formations de la gauche antilibérale, qui disposent ensemble de 122 députés sur 230, ont annoncé leur intention de provoquer la chute du gouvernement en rejetant son programme lors d’un vote prévu le 10 novembre au Parlement.
Le sort du nouveau gouvernement dépend ainsi de la capacité du patron des socialistes, l’ancien maire de Lisbonne Antonio Costa, à sceller une alliance inédite avec le Bloc de gauche, formation proche du Syriza en Grèce, le Parti communiste et les Verts.
Pedro Passos Coelho a tout de même été reconduit au poste de Premier ministre car «c’est à la force qui a remporté les élections de former le gouvernement», a réaffirmé vendredi le président de la République. «Jusqu’au moment de la désignation du Premier ministre, aucune solution alternative en vue d’un gouvernement stable, cohérent et crédible ne m’avait été proposée par les autres forces politiques», a précisé Anibal Cavaco Silva.
Prenant ensuite la parole, Pedro Passos Coelho s’est engagé à «faire preuve d’ouverture au compromis», tout en critiquant ceux qui menacent de le renverser: «personne ne doit sacrifier le bien-être des Portugais au nom d’un programme idéologique, ou d’ambitions personnelles ou partisanes».
AFP/M.R.