L’espoir de retrouver des survivants s’amenuisait dimanche dans l’ouest de la Turquie au surlendemain d’un puissant séisme qui a fait au moins 60 morts, les secouristes extirpant désormais surtout des corps des décombres.
A Bayrakli, dans la région d’Izmir, des équipes de sauveteurs déblayaient un amas de béton et de poutres, restes d’un immeuble d’habitation, sous le regard inquiet des habitants. Le désespoir commençait à s’emparer de certains d’entre eux : après avoir aidé à sortir des décombres les corps sans vie de trois membres d’une même famille, dont un bébé, un jeune secouriste s’est laissé tomber sur un bloc de béton, ne pouvant retenir ses larmes, d’après des images publiées par les médias.
Un secouriste a indiqué qu’au moins dix personnes pourraient encore être bloquées sous les décombres de ce bâtiment. Dans la nuit, un homme a été extirpé vivant des gravats, 33 heures après le séisme, selon les médias.
Selon le président Recep Tayyip Erdogan, au moins 58 personnes sont mortes et 896 ont été blessées en Turquie dans ce tremblement de terre qui a aussi tué deux adolescents en Grèce.
Le séisme, dont la magnitude a été évaluée à 7 sur l’échelle de Richter par l’Institut de géophysique américain (USGS) et 6,6 par les autorités turques, s’est produit vendredi après-midi en mer Égée, au sud-ouest d’Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l’île grecque de Samos.
Entraide gréco-turque
Deux jours après la secousse tellurique, la fatigue et la peine s’étalaient sur les visages des habitants qui ont été nombreux à passer une deuxième nuit dehors, par peur des répliques. Des tentes ont été installées pour héberger les familles, et des bénévoles leur distribuaient de la soupe pour les réchauffer.
Le séisme a été si puissant qu’il a été ressenti jusqu’à Istanbul et Athènes et a provoqué un mini-tsunami qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l’épicentre, et balayé les côtes de l’île grecque de Samos.
Face à cette catastrophe, la Turquie et la Grèce, deux pays situés dans l’une des régions sismiques les plus actives du monde, ont mis les tensions diplomatiques de côté, se disant prêtes à s’entraider. Le tremblement de terre a réveillé aussi les craintes d’un séisme majeur qui menace Istanbul, selon les experts. En 1999, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant plus de 17 000 morts, dont un millier à Istanbul.
LQ/AFP