Les secouristes continuaient de fouiller des tonnes de décombres jeudi matin, après une nuit de recherches apparemment peu fructueuses, dans l’espoir de trouver de nouveaux survivants après le terrible séisme qui a fait au moins 247 morts dans le centre de l’Italie.
Le bilan des victimes n’a cessé de s’aggraver depuis la secousse meurtrière qui a ravagé et partiellement détruit plusieurs villages de montagne, à 3h36 (heure locale) mercredi matin. Rien n’indique qu’il soit définitif ni même proche de se stabiliser, faute d’évaluations précises sur le nombre de disparus. « A Amatrice on est déjà au-dessus des 200 morts », a assuré jeudi matin Sergio Pirozzi, le maire de ce petit village du Latium, presque rayé de la carte. Ce chiffre n’a toutefois pas été confirmé officiellement.
La responsable du département des situations d’urgence de la protection civile italienne a indiqué jeudi matin devant la presse qu’il y avait quelque 264 blessés hospitalisés. Elle n’a en revanche toujours pas donné d’indication sur le nombre de disparus. Des chiffres allant de moins de 50 à plusieurs centaines ont circulé toute la journée mercredi et il restait difficile jeudi d’avoir une évaluation précise. La population de ces villages pittoresques et touristiques triple ou quadruple l’été, compliquant l’évaluation du nombre de personnes présentes sur les lieux au moment du drame. Pour faciliter le décompte des personnes à rechercher, le maire d’Arquata del Tronto a d’ailleurs lancé un appel aux rescapés ayant quitté son village, l’un des plus touchés.
Le temps des questions après le drame
Les secouristes italiens ont travaillé sans relâche toute la nuit dans l’inquiétude et le froid, avec des températures chutant sous les dix degrés dans cette région montagneuse. Des dizaines de répliques ont été ressenties dans la nuit, dont une assez forte vers 5h20 a provoqué de nouveaux dégâts, selon le témoignage de journalistes sur place. Des milliers de bénévoles et professionnels s’efforcent de détecter toute trace de vie, aussi minime soit-elle, après une nuit apparemment peu fructueuse.
Mercredi, après plus de quinze heures de travail acharné, les pompiers italiens avaient extrait vivante une fillette d’une dizaine d’années. La petite Georgia, sans une égratignure mais couverte de poussière, est restée impassible dans les bras de son sauveteur qui l’emportait au loin sous les vivats de la foule, selon des images de la télévision italienne. En revanche, sa petite sœur a été retrouvée morte. Des dizaines de touristes ou d’habitants, ayant vu leur maison transformée en ruines, ont passé la nuit dans des villages de tentes ou, pour certains, dans leurs voitures.
Plus de 24 heures après le drame, des questions se posent aussi sur les raisons d’un bilan aussi lourd dans une zone relativement peu peuplée et composée uniquement de villages. Certains experts pointent l’insuffisance de la prévention dans un pays pourtant très exposé aux risques sismiques.