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Séisme en Asie du sud : les secours mobilisés pour retrouver les victimes


Un Afghan fouille les décombres de sa maison détruite par un séisme au village de Rama Kheel, dans la vallée du Panjshir, le 26 octobre 2015 en Afghanistan. (Photo : AFP)

Les secouristes tentaient mardi de retrouver les victimes du séisme qui a fait plus de 300 morts aux confins du Pakistan et de l’Afghanistan, une tâche compliquée par la topographie de ces régions montagneuses et la présence de talibans.

Le bilan de la catastrophe risque de s’élever à mesure que les secours progresseront dans les zones isolées touchées par cette secousse de magnitude 7,5 qui a provoqué des glissements de terrain et coupé les communications.

Certaines restent complètement coupées du monde. Ainsi, la police n’a toujours pas réussi à joindre les autorités du district de Kohistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) pour s’enquérir du sort de ses 500.000 habitants, a indiqué un officier de Peshawar, le chef lieu provincial.

«Le système de communications a été interrompu et les routes coupées, donc nous ne pouvons rien dire sur les dégâts là-bas» a indiqué le policier à l’AFP. La majorité des victimes étaient recensées au Pakistan, où le séisme a fait au moins 228 morts, dont 184 au Khyber Pakktunkhwa, et plus de 1.l00 blessés, selon l’Autorité de gestions des catastrophes naturelles.

L’armée a commencé à évacuer des blessés par hélicoptère vers Peshawar et Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad. L’autoroute du Karakorum, desservant le nord-ouest du Pakistan, a été coupée par plusieurs glissements de terrain et des opérations de déblayage étaient en cours.

Des équipes médicales, des tentes et des rations alimentaires ont été envoyées notamment vers Chitral et Dir (nord-ouest). Tous les hôpitaux militaires sont en état d’alerte, tandis que l’Inde, le grand rival régional, a offert son aide. Les habitants, y compris enfants et personnes âgées, tentaient d’aider en fouillant les décombres à la recherche de survivants dans le district de Lower Dir, toujours dans le nord-ouest.

Pour nombre d’habitants de la région, le séisme de lundi a ravivé le douloureux souvenir du terrible tremblement de terre de magnitude 7,6 qui avait fait plus de 75.000 morts il y a dix ans, le 8 octobre 2005.

«J’ai eu peur que cela soit le retour du Jour dernier», raconte Shehnaz Rasheed, 34 ans, un habitant de Muzaffarabad, dans le Cachemire pakistanais, qui a perdu sa fille dans le tremblement de terre il y a dix ans. Il a couru vers l’école de ses fils pour «mourir ensemble si nous devons mourir».

«De nombreuses maisons et de nombreux bâtiments se sont effondrés en ville», a déclaré le maire de Peshawar, Arbab Muhammad Asim.

«L’immeuble tanguait comme un pendule, j’avais l’impression que le ciel allait s’écrouler d’un moment à l’autre», a raconté à l’AFP Tufail Ahmed, un commerçant de cette ville où de nombreuses personnes demeuraient prises au piège de bâtiments effondrées.

Bousculade mortelle

Le séisme, dont l’épicentre se trouvait dans les montagnes reculées du Badakhshan, dans le nord-est de l’Afghanistan, a généré une scène d’horreur dans la localité afghane de Talogan: 12 écolières prises de panique ont péri dans une bousculade alors qu’elles tentaient de fuir leur école.

Dans ce pays, le bilan officiel a été revu à la hausse mardi avec 76 morts, principalement dans la province du Badakhshan (nord-est).

Dans le Takhar voisin, les filles – toutes âgées de moins de 16 ans – «se sont précipitées pour sortir de l’école et cela a provoqué une bousculade» mortelle, a déclaré à l’AFP Enayat Naweed, directeur du département de l’Education du Takhar. Trente-cinq ont été blessées.

Le gouvernement a appelé les organisations humanitaires à la rescousse.

Mais les zones sinistrées sont particulièrement difficiles d’accès. Outre le terrain montagneux du Badakhshan, des rebelles talibans y combattent les troupes gouvernementales, rendant la situation très instable sur le plan de la sécurité.

Le mouvement taliban a appelé les organisations humanitaires à aider les victimes, et ses combattants à faciliter le travail des secours. L’Afghanistan est régulièrement touché par des tremblements de terre, notamment au niveau de la chaîne montagneuse de l’Hindu Kush, qui se trouve sur la ligne de faille entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne.

Un important séisme au Népal en avril a tué plus de 8.900 personnes et détruit un demi million de maisons.

Selon l’Institut américain de géologie (USGS), l’hypocentre se situait à Jurm, à l’extrême nord-est de l’Afghanistan, à une profondeur de 213,5 km. Cela se trouve à quelques centaines de kilomètres du séisme de 2005, mais l’hypocentre (point de départ de la rupture sismique sur la faille) était alors moins profond, rendant les secousses plus destructrices.

AFP/M.R.