Le chef du gouvernement espagnol a annoncé vendredi l’état d’alerte dans tout le pays, pour mieux lutter contre la progression du coronavirus. La même décision a été prise au Portugal, afin de pouvoir mobiliser la protection civile et les forces de l’ordre pour faire appliquer une série de mesures d’exception.
Un conseil des ministres extraordinaire adoptera samedi un décret plaçant l’Espagne en «état d’alerte pour une période de quinze jours», a annoncé Pedro Sanchez dans une courte allocution télévisée alors que la pandémie a fait 120 morts et contaminé plus de 4 200 personnes. La veille au soir, le bilan était de 84 morts et 3 004 cas.
Déjà dans le Nord, la Catalogne qui, la première en Espagne, avait décrété jeudi le confinement de quatre localités, a décidé de fermer les zones commerciales, les gymnases et les stations de ski. La région de Murcie, dans le Sud-Est du pays, a annoncé sur Twitter le confinement des zones touristiques, essentiellement les villes balnéaires sur la Méditerranée comme Carthagène.
Bars et restaurants fermés
La région de Madrid est la plus touchée, avec 64 morts et plus de 2 000 cas annoncés séparément par les autorités régionales. La mairie de la capitale devait ordonner vendredi la suppression des terrasses dans la capitale et recommandait aux bars et restaurants de fermer. Au Pays basque, une des régions les plus affectées, les autorités ont déclaré l’état d’urgence sanitaire qui facilite la mobilisation de tous les services. Pour éviter que les églises deviennent des foyers de contamination, la Conférence des évêques espagnols a incité les catholiques à suivre les messes à la radio et à la télévision.
Enfin, le Palais royal a annoncé que les tests auxquels s’étaient soumis le roi Felipe VI et la reine Letizia s’étaient révélés négatifs, alors que deux ministres du gouvernement espagnol sont atteints.
Crèches et écoles fermées au Portugal
Au Portugal, «cette situation d’alerte prend effet dans l’immédiat et sera en vigueur jusqu’au 9 avril, mais elle pourra être prolongée», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Eduardo Cabrita. «Durant l’état d’alerte, c’est aux forces de sécurité de le faire respecter, notamment en ce qui concerne les mesures de restriction des activités», a ajouté le ministre.
Afin de limiter la propagation du coronavirus, le gouvernement portugais a annoncé jeudi soir une trentaine de mesures d’exception dont la fermeture à partir de lundi des crèches, des écoles et des universités. La mesure concerne un peu plus de 2 millions d’écoliers ou étudiants et restera en vigueur pendant au moins un mois. Les salariés qui devront garder leurs enfants recevront les deux tiers de leur salaire, un montant versé à parts égales par leur employeur et par l’État.
Le gouvernement a également interdit toute manifestation rassemblant plus de 1 000 personnes dans des enceintes fermées, ou plus de 5 000 personnes dans des espaces à l’air libre. A cela s’ajoutent la fermeture des boîtes de nuit, l’interdiction pour les passagers de navires de croisières de débarquer dans les ports portugais ou encore la suspension des visites dans les maisons de retraite. Les propriétaires de bars et restaurants devront réduire leur capacité d’un tiers, afin d’éviter à leurs clients de se tenir trop proches les uns des autres. Pour la même raison, les centres commerciaux et les supermarchés devront eux aussi limiter l’affluence.
LQ/AFP