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Scandale Fifa : soupçons de blanchiment d’argent, 53 cas suspects


Le procureur général de la Confédération qui s'exprimait pour la première fois depuis le début du scandale a toutefois refusé de répondre aux questions sensibles, invoquant le secret de l'instruction. (Photo AFP)

Les relations bancaires liées au scandale Fifa sont passées à la loupe par le Ministère public de la Confédération suisse (MPC), qui a été informé de 53 cas suspects de blanchiment d’argent.

L’enquête ouverte en mars dernier contre X sur l’attribution des coupes du Monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar) sera « longue », a déclaré le procureur général de la Confédération Michael Lauber, avant de préciser qu’il n’était pas exclu que l’ex-président Joseph Blatter soit auditionné, de même que le Secrétaire général Jérôme Valcke.

Dans une conférence de presse organisée mercredi à Berne, Michael Lauber a lâché quelques informations sur cette enquête contre X, qui suscite « un énorme intérêt international » selon ses propos. « Quelque 104 relations d’affaires bancaires sont sous enquête, et partiellement en sus les banques ont signalé au bureau anti-blanchiment quelque 53 cas suspects », ce qui montre « qu’elles ont fait leur devoir ».

La Suisse a adopté il y a quelques années un arsenal juridique pour lutter contre le blanchiment d’argent, dont étaient souvent accusées ses banques. La loi anti-blanchiment en vigueur en Suisse oblige désolais les banques à signaler au MROS (Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent) les comptes suspectés de servir à blanchir de l’argent. Ces cas sont ensuite examinés par le MROS, et transmis ensuite au Ministère public de la Confédération.

Selon le procureur général, les informations qui lui ont été transmises par le MROS recoupent « partiellement » la liste des 104 relations d’affaires sous enquête. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a saisi quelque « 9 terabytes de données dans l’enquête sur l’attribution des coupes du monde de football 2018 et 2022. Des preuves ont été récoltées qui concernent 104 relations bancaires » a encore indiqué le procureur général. « Il faut être conscient que chacune de ces relations implique plusieurs comptes bancaires », a ajouté Michael Lauber, en expliquant que l’enquête est « très complexe » et qu’elle sera longue. « Le monde du football doit être patient. »

Le procureur général de la Confédération s’exprimait mercredi pour la première fois en public depuis que le MPC a saisi, le mois dernier, des données et documents de la Fifa dans le cadre d’une enquête pénale sur l’attribution des coupes du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Interrogé si l’enquête portait aussi sur l’attribution du Mondial à l’Afrique du Sud en 2010, il a refusé de répondre invoquant le secret de l’instruction. Il a toutefois indiqué que devant l’énormité du dossier, une task-force spéciale avait été mise en place dans ses services, spécialement dédiée à l’affaire Fifa.

Interrogé sur les documents remis la semaine dernière par la Fifa au Ministère public, Michael Lauber a refusé de dire s’il s’agissait de documents saisis dans le bureau de Joseph Blatter. « Tout ce ce que je peux dire, c’est que nous avons recueilli de nouvelles informations ». Le scandale Fifa a éclaté il y a juste 3 semaines, le 27 mai dernier. Ce jour là, les autorités judiciaires américaines avaient annoncé 14 inculpations contre des responsables et partenaires de la Fifa.

Les 47 chefs d’inculpation retenus contre neuf responsables de la Fifa, dont deux vice-présidents, et contre cinq partenaires les accusent de complot de racket, fraude et blanchiment sur une période de 25 ans. Pendant ce quart de siècle, ces responsables du football mondial auraient « sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions » en échange notamment des droits médiatiques et marketing pour les tournois internationaux de football, selon les autorités américaines.

Le Quotidien/AFP

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