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Sauf actions urgentes, la Terre se réchauffera de 1,5°C dès 2040


A 1,5°C, le seuil serait déjà franchi pour la fonte des calottes du Groenland et de l'Ouest Antarctique, promesse d'élévation du niveau des mers. (illustration AFP)

Le monde, dans les conditions actuelles, atteindrait dès les années 2040 +1,5°C de réchauffement, le premier des seuils fixés par l’accord climat de Paris, sauf à agir urgemment, selon un projet de rapport du groupe des experts du climat de l’ONU (GIEC).

« Il existe un fort risque que, au vu des trajectoires d’émissions (de gaz à effet de serre) et des engagements nationaux actuels, la Terre se réchauffe de plus de 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, générant des risques associés », prévient le projet de texte. « Aux taux de réchauffement présents, la température globale moyenne atteindrait 1,5°C d’ici les années 2040 ». Vu la persistance des gaz dans l’atmosphère, le monde n’a plus devant lui que 12 à 16 ans d’émissions au rythme actuel, s’il veut garder 50% de chances de s’arrêter à +1,5°C.

Ce rapport a été commandé au GIEC après l’adoption de l’accord de Paris fin 2015 sous l’égide de l’ONU. Cette somme d’un millier de pages, synthèse des recherches scientifiques mondiales, doit être présentée à l’automne 2018, et accompagnée d’un « résumé pour les décideurs politiques » adopté par consensus par les gouvernements.Le GIEC note que le texte peut encore évoluer.

Assez pour la fonte des calottes glaciaires

Avec l’accord climat, les États se sont engagés à agir pour limiter le réchauffement « bien en-deça de 2°C », et à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°C » – une demande forte des îles et des pays vulnérables. A ce stade, le monde a déjà gagné 1°C. Le « seul » moyen de rester à 1,5°C est d’ « accélérer la mise en œuvre d’actions rapides, profondes, multi-sectorielles », selon le document de travail du Giec : réduire « fortement » la demande d’énergie par habitant, développer les énergies renouvelables (qui doivent devenir source dominante d’énergie primaire à partir de 2050), décarboner le secteur électrique d’ici la moitié du siècle, en finir « rapidement » avec le charbon.

Ce document rappelle que +1,5°C ou +2°C de réchauffement, cela fait une différence (intensité des cyclones, sécheresses, ressource en eau…). Mais à 1,5°C, le seuil serait déjà franchi pour la fonte des calottes du Groenland et de l’Ouest Antarctique, promesse d’élévation du niveau des mers.

Pour rester sous 1,5°C, il faudra aussi extraire du CO2 de l’atmosphère, en particulier via les forêts, rappelle le projet de rapport. Il faudra en outre s’attaquer aux gaz autres que le CO2, notamment le méthane. Le rapport met en revanche en garde contre certaines solutions de géo-ingénierie, qui voudraient notamment manipuler le rayonnement solaire.

Le Quotidien/AFP

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