Sarajevo a commémoré mardi le début voici 30 ans de son siège par les forces serbes bosniennes qui avait marqué les esprits à travers le monde, avec une pensée pour les victimes de l’invasion russe en Ukraine.
Au début d’une conférence consacrée à la résistance des habitants de Sarajevo pendant 44 mois de siège (1992-1996), une minute de silence a été observée en hommage aux victimes de la guerre de Bosnie et « des civils innocents tués en Ukraine ».
« Ce qui n’avait pas été arrêté dans les années 1990 en Bosnie, devient plus visible encore à travers l’Europe et le monde », a déploré la maire de Sarajevo, Benjamina Karic, lors de la cérémonie organisée dans la Bibliothèque nationale, symbole des destructions commises pendant le siège, aujourd’hui reconstruite.
Plus de 11 500 personnes, dont 1 600 enfants et adolescents, ont été tuées et plus de 50 000 personnes ont été blessées à Sarajevo par les forces serbes bosniennes.
Message d’espoir
Depuis les hauteurs de Sarajevo, elles bombardaient la capitale, dont les 360 000 habitants étaient pris au piège. « Ce qu’on croyait appartenir à l’histoire du déshonneur humain revient sur la scène à travers la brutalité, la destruction et l’idéologie fascistes parées de nouveaux habits », a ajouté Benjamina Karic, qui avait un an le 5 avril 1992. Le siège de la capitale bosnienne avait bouleversé le monde.
Aujourd’hui, la découverte, après le retrait de troupes russes, de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, provoque aussi une onde de choc mondiale. En parlant de Sarajevo, la maire de la capitale bosnienne semblait également chercher des mots d’encouragement pour les villes ukrainiennes assiégées.
« De cette ville, symbole de la résistance, nous disons qu’il ne faut jamais perdre l’espoir et renoncer au combat pour un meilleur avenir », a-t-elle dit. Et d’ajouter : « Abandonnée par quasiment tout le monde, sans armes, sans électricité, sans eau, sans nourriture, sans gaz, Sarajevo ne s’est jamais rendue ».
La guerre intercommunautaire de Bosnie a fait près de 100 000 morts.