Le syndicat du personnel naviguant allemand a annoncé jeudi sa participation à la grève européenne de vendredi chez la compagnie Ryanair, qui a revu à la hausse le nombre des vols annulés.
« Après quatre tours de négociations supplémentaires, Ryanair n’a pas soumis de proposition satisfaisante », affirme le syndicat allemand Verdi, qui rejoint en prenant part à cet arrêt de travail le personnel naviguant d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas, du Portugal et d’Italie. Les pilotes allemands avaient annoncé mercredi soir leur participation au mouvement. Mardi, Ryanair avait donné de premières prévisions de 190 vols annulés, estimant alors que 30 000 clients seraient affectés par ce mouvement social, une nouvelle fois qualifié d’ « inutile ».
La compagnie aérienne avait ensuite revu à la baisse ce chiffre, à 150 vols, avant d’annoncer dans un tweet jeudi la suppression de « près de 100 vols supplémentaires ». Les syndicats réclament de meilleures conditions de travail et le rattachement du contrat de travail de chaque salarié à son pays de résidence, contrairement à la pratique historique de Ryanair consistant à employer une bonne partie de son personnel via des contrats de droit irlandais.
We have pre-cancelled some more flights (under 100) tomorrow (Fri 28) due to a short notice strike, called by the VC union in Germany. All affected customers have received emails/text messages this morning advising them of these flight cancellations and their options.
— Ryanair (@Ryanair) 27 septembre 2018
Signes d’essoufflement
La grève coordonnée de vendredi marque la poursuite d’un mouvement social qui frappe cette compagnie aérienne à bas prix depuis cet été. Ryanair a subi deux vastes mouvements d’arrêt du travail de ses employés coordonnés dans plusieurs pays européens : dans son personnel de cabine fin juillet (600 vols annulés et 100 000 passagers touchés) puis chez les pilotes au cœur du mois d’août (400 vols annulés et 55 000 passagers touchés). Avec 250 suppressions de vols prévues pour ce vendredi, le mouvement semble toutefois donner des signes d’essoufflement.
La compagnie a tenté d’éteindre la contestation en signant plusieurs accords avec des syndicats, notamment au Royaume-Uni, en Irlande et en Italie, dans lesquels la direction a accepté des augmentations de salaires et des améliorations des conditions de travail. Ryanair connaît une grogne sociale endémique depuis un an, qui a débuté avec le mécontentement de ses pilotes. Elle s’est vue contrainte ces derniers mois d’engager des négociations avec des syndicats alors qu’elle s’y est toujours refusée pendant ses 30 premières années d’existence.
LQ/AFP