La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a condamné lundi l’arrestation de l’opposant russe Alexeï Navalny et a demandé sa libération « immédiate ».
Plusieurs États membres ont demandé l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie si les appel à la libération de l’opposant restent lettre morte.
« Je condamne l’arrestation d’Alexeï Navalny hier par les autorités russes, à son retour en Russie. Les autorités russes doivent le libérer immédiatement et assurer sa sécurité », a déclaré la présidente de l’exécutif bruxellois dans un communiqué.
« La détention d’opposants politiques est contraire aux engagements internationaux de la Russie », soutient Ursula von der Leyen.
L’UE a également demandé lundi la libération de toutes les personnes, dont plusieurs journalistes, interpellées à l’aéroport où était attendu l’opposant, par la voix du porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
L’arrestation d’Alexeï Navalny, 44 ans, a été condamnée dès dimanche par le président du Conseil européen, Charles Michel, par celui du président du Parlement européen, David Sassoli, et par Josep Borrell.
« L’arrestation d’Alexeï Navalny à Moscou est une offense faite à la communauté internationale, à l’Europe qui a contribué à lui sauver la vie », a notamment dénoncé David Sassoli.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’est joint lundi aux appels internationaux pour la libération immédiate d’Alexeï Navalny et a réclamé des poursuites contre « les responsables de la tentative d’assassinat, à l’aide d’une arme chimique interdite ».
Navalny accuse le président Vladimir Poutine d’avoir ordonné son assassinat en août au moyen d’une substance neurotoxique militaire de type Novitchok, ce que Moscou nie.
L‘Estonie, la Lettonie et la Lituanie exigent des sanctions
Les trois pays Baltes ont demandé lundi l’adoption par l’UE de nouvelles sanctions contre les autorités russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de la Lituanie, lors d’une réunion par visioconférence à Bruxelles.
« Si Navalny n’est pas libéré, nous devons envisager l’imposition de mesures restrictives en réponse à cet acte », a plaidé le chef de la diplomatie de la Lettonie, Edgars Rinkevics.
« Les discussions vont bon train entre les États membres », a confirmé le porte-parole de de Josep Borrell. Il a rappelé que l’adoption de nouvelles sanctions nécessitait l’unanimité des États membres de l’UE.
Le sujet devrait être a l’ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévue le 25 janvier.
Les dirigeants européens ont sanctionné en octobre plusieurs hauts responsables russes pour l’empoisonnement de l’opposant afin de manifester clairement leur volonté de faire respecter le droit international.
Soigné en Allemagne, Navalny est rentré dimanche à Moscou après cinq mois de convalescence et a été interpelé dès son arrivée. Il est recherché depuis fin décembre par le FSIN, le service pénitentiaire russe, qui lui reproche d’avoir violé en se trouvant en Allemagne les conditions d’une peine avec sursis prononcée en 2014.
Invité a s’exprimer en visioconférence devant le Parlement européen en novembre, Alexeï Navalny avait appelé les Européens à frapper au portefeuille les oligarques proches du président Vladimir Poutine pour être crédibles dans leurs sanctions.
AFP/LQ