Un tribunal militaire russe a condamné à 12 ans de prison une Ukrainienne accusée d’avoir mené à Moscou une action contre l’offensive contre l’Ukraine, a indiqué vendredi l’antenne moscovite du Comité d’enquête de Russie.
Le Comité affirme que Kristina Lioubachenko a lancé début mai 2023 à Moscou des ballons avec le drapeau de la « Légion Liberté de la Russie », une unité se disant composée de combattants anti-Kremlin et classée organisation « terroriste » en Russie.
Selon la même source, elle a également diffusé, à la même période, des propos dénigrant les forces armées russes via des haut-parleurs disposés aux fenêtres d’un appartement et d’une chambre d’hôtel.
Elle a été reconnue coupable de « participation aux activités d’une organisation terroriste » et de diffusion de « fausses informations sur l’armée russe », a indiqué le Comité d’enquête dans un communiqué.
D’après cette source, l’accusée avait rejoint en mars 2022, alors qu’elle était en Suisse, la « Légion Liberté de la Russie » et s’était rendue ensuite à Moscou.
Selon le média russe indépendant Mediazona, spécialisé dans le suivi des répressions et déclaré en Russie « agent de l’étranger », Kristina Lioubachenko, 35 ans, a dû quitter Kiev où elle habitait avec sa famille après le déclenchement de l’opération militaire russe contre l’Ukraine en février 2022.
Mère de deux filles, cette femme, qui a une mère malade et un grand-père souffrant d’une démence mentale, s’est réfugiée en Suisse où elle aurait été piégée par un homme qui « se faisait passer pour un réfugié ukrainien » et lui a promis de l’argent pour l’organisation « d’une action pacifique contre la guerre » à Moscou, assure Mediazona.
La justice russe a par ailleurs condamné jeudi un écolier de 15 ans, Arséni Tourbine, de la région d’Oriol (ouest), à 5 ans de colonie d’éducation correctionnelle pour ses liens présumés avec la « Légion Liberté de la Russie » et diffusion de tracts anti-Kremlin, selon le site indépendant de soutien aux prisonniers politiques russes mis en place par des partisans de l’ONG Memorial.
En Russie, l’offensive contre l’Ukraine a été suivie d’une répression débridée contre toute critique ou tout soutien supposé de Kiev.
Des milliers de personnes ont été réprimées, à coups de menaces, d’amendes ou de lourdes peines de prison dont certaines dépassent les 20 années.