Au moins 20 000 litres de carburant se sont déversés par accident dans un cours d’eau du Grand Nord russe, poussant les autorités à décréter une « situation d’urgence » et soulevant l’inquiétude d’écologistes et de riverains.
Dans un communiqué, l’association écologiste WWF s’est réjouie mardi que la pollution ait pu être contenue par un barrage flottant, mis en place par les autorités, avant d’atteindre un grand lac au nord de la ville arctique de Norilsk (Sibérie orientale). Des images satellites publiées par l’ONG montrent de grandes étendues rouges, causées par le carburant, couvrant une rivière locale, l’Ambarnaïa.
State of emergency in Norilsk after 20,000 tons of diesel leaks into Arctic river system. Fear that thawing permafrost caused damage to storage tank https://t.co/EYvzar8jUQ pic.twitter.com/oN4pOtLZy0
— The Siberian Times (@siberian_times) June 2, 2020
Sur les réseaux sociaux, plusieurs habitants ont posté des vidéos montrant des parties du cours d’eau polluées. La pollution été causée par la fuite, signalée vendredi dernier, d’un réservoir de carburant d’une centrale thermique située à quelques kilomètres à l’ouest de Norilsk.
Cité construite sur le permafrost
« Un réservoir de diesel a été endommagé et a connu une fuite à cause de l’affaissement soudain de piliers ayant tenu pendant 30 ans sans aucune difficulté », a indiqué dans un communiqué le géant minier Nornickel, propriétaire de la centrale. La cité industrielle de Norilsk est entièrement construite sur le permafrost, menacé par la fonte des glaces causée par le changement climatique.
Mais les autorités et les écologistes n’ont pas encore établi les raisons exactes de l’accident ni de lien avec l’évolution du climat. Le procureur de la région de Krasnoïarsk a indiqué qu’une « situation d’urgence » naturelle avait été décrétée au niveau local. Une enquête a également été ouverte pour « contaminations des sols ». Selon le Comité d’enquête, la pollution représente « au moins 20 000 litres d’hydrocarbures s’étendant sur 350 mètres carrés ».
Lors d’une réunion mardi, le directeur de la société Nornickel, Sergueï Lipine, a affirmé que 500 mètres cubes de polluants avaient été retirés par une équipe de 90 travailleurs, toujours à pied d’œuvre. Les autorités locales ont affirmé ne pas avoir relevé de pollution des nappes phréatiques, selon un communiqué publié sur le site de la région de Krasnoïarsk. WWF appelle néanmoins à mettre en place une surveillance de la qualité de l’eau en aval, pour éviter que des produits toxiques ne se répandent jusqu’à des réserves naturelles.
LQ/AFP