Londres va devoir investir massivement pour remettre à neuf ses infrastructures en eau après des décennies d’errance.
Le secteur de l’eau britannique, blâmé depuis des années pour des infrastructures obsolètes et des épisodes de pollution à répétition, va devoir financer des investissements colossaux de 290 milliards de livres (340 milliards d’euros) sur 25 ans, prévient le contrôleur des comptes britanniques vendredi. «Le secteur doit attirer des investissements sans précédent», souligne le National Audit Office (NAO) dans un communiqué.
Un total de 47 milliards de livres sera nécessaire sur les 5 prochaines années en dépenses d’infrastructures, et il faudra «290 milliards de livres pour atteindre les objectifs gouvernementaux au cours des 25 prochaines années», ajoute la NAO, qui publie vendredi un rapport sur le sujet.
Les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, pâtissent d’un sous-investissement chronique dans un système qui date en grande partie de l’époque victorienne. Conséquence : le déversement régulier de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer lorsque les canalisations débordent, mais aussi des ruptures de conduites ou des coupures d’approvisionnement qui mettent les nerfs des Britanniques à vif.
Selon le rapport, le gouvernement et les régulateurs «ont échoué à attirer les investissements nécessaires». Il y a urgence et il faut accélérer, souligne la NAO, selon qui il faudrait au rythme actuel 700 ans pour remplacer l’intégralité du réseau d’eau existant.