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Royaume-Uni : mariées de force et contraintes de payer les frais de rapatriement


Les victimes doivent rembourser des centaines, voire des milliers de livres sterling. (illustration AFP)

Les Britanniques mariées de force à l’étranger sont contraintes de rembourser au gouvernement britannique les frais liés à leur rapatriement, a révélé mercredi The Times, contraignant le chef de la diplomatie à promettre de faire toute la lumière sur cette affaire.

Les victimes sollicitant l’aide du Foreign office « doivent trouver des centaines de livres sterling pour leur vol retour, leur nourriture et leur hébergement », indique le quotidien conservateur britannique. Les femmes majeures qui ne peuvent pas acquitter cette somme « doivent signer des accords de prêts d’urgence avec le Foreign office avant d’embarquer dans l’avion qui les ramène chez elles et leurs passeports sont confisqués jusqu’à ce qu’elles aient remboursé », précise le quotidien.

Le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt a déclaré qu’il allait « faire toute la lumière » sur ce sujet, qui a soulevé une vague de critiques. « Nous devons faire montre de compassion et d’humanité dans toutes les situations », a dit le ministre à BBC Radio 4. Emily Thornberry, chargée des questions de politique étrangère au sein du Labour, principal parti d’opposition, a jugé « moralement répugnant pour le Foreign office de faire payer aux victimes britanniques de mariages forcés les frais de leur rapatriement ».

Seules et endettées

Le ministère a aidé à rapatrier 27 victimes de mariages forcés en 2017 et 55 en 2016, selon les chiffres officiels fournis au Times. Ces deux dernières années, le Foreign Office a prêté 7 765 livres sterling (environ 8 600 euros) à au moins huit victimes de mariages forcés qui ne pouvaient pas financer leur rapatriement. Elles ont remboursé 3 000 livres sterling mais des dettes de plus de 4 500 livres sterling subsistent, indique le quotidien.

Une des victimes, âgée de 24 ans, a déclaré être endettée, vivre dans un Bed & Breakfast et redouter de se retrouver à la rue. « Je ne peux pas demander de l’aide à ma famille en raison de ce qu’ils m’ont fait subir », a-t-elle expliqué au Times.

Le ministère fait valoir l’obligation de récupérer les sommes dépensées pour rapatrier les victimes car il s’agit d’argent public. La députée travailliste Yvette Cooper s’est dite « absolument horrifiée » par l’article du Times, jugeant « immoral » de faire payer les victimes. « C’est stupéfiant », a aussi réagi le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre des Communes, le conservateur Tom Tugendhat, précisant que la commission soulèvera la question.

LQ/AFP